Lors de la conférence virtuelle sur l’exploration spatiale (GLEX 2021), Wang Xiaojun, le directeur de l’entreprise publique China Academy of Launch Vehicle Technology (CALT), a détaillé les plans de la Chine pour l’exploration de Mars. Et le pays vise très loin, avec une première mission habitée prévue pour les années 30.

Une timeline précise

La Chine a ainsi élaboré une timeline précise de ses différentes missions. Elle prévoit premièrement d’envoyer des « androïdes » jusqu’à la planète rouge pour explorer un site d’atterrissage et collecter des échantillons en vue de les ramener sur Terre. En 2033, des humains devraient être envoyés vers Mars et débuter la construction d’une base permanente à sa surface.

Avec des vols prévus en 2033, 2035, 2037 et 2041, la Chine veut établir une « flotte de cargos Terre-Mars et le développement à grande échelle de la planète rouge », rapporte le média chinois Global Times. Si peu de détails ont été révélés en ce qui concerne la fusée qui sera utilisée, Wang Xiaojun a expliqué que « le propulseur nucléaire est considéré comme une option de choix pour les missions d’exploration habitée de Mars ».

Enfin, le directeur a également détaillé la mise en place d’une « échelle du ciel » visant à réduire le nombre de vaisseaux nécessaires à des missions de si grande envergure :

« Une capsule spatiale habitée ou un cargo voyageant le long d’une « échelle » de nanotubes de carbone pour atteindre une station spatiale avant d’être relancée depuis celle-ci.

La capsule atteindrait ensuite une deuxième station spatiale et emprunterait le deuxième échelon de l' »échelle » jusqu’à la Lune ».

Un programme incroyablement coûteux et long

Si la Chine se montre aussi ambitieuse, c’est parce qu’elle a accompli de nombreuses étapes cruciales de son programme spatial en un temps record. En 2019, elle est ainsi devenue le premier pays à se poser sur la face cachée de la Lune, puis cette année, elle est parvenue à faire atterrir son propre rover sur Mars. Par ailleurs, l’Empire du Milieu est actuellement en train de construire sa propre station spatiale en orbite terrestre, avec trois taïkonautes se trouvant à son bord.

Reste désormais à voir si le pays sera capable de respecter la timeline qui vient d’être dévoilée. Incroyablement coûteux, les programmes spatiaux d’une telle ampleur nécessitent également un temps de préparation conséquent. Il suffit de lire les plans de la NASA pour rapporter des échantillons martiens jusqu’à la Terre pour s’en rendre compte. De nombreuses technologies restent encore à développer, comme une fusée capable de faire revenir des humains de la planète rouge par exemple.

Le spectre de la guerre froide

Il est fort probable que cette annonce marque le départ d’une course effrénée entre la Chine et les États-Unis pour devenir la première nation à envoyer des humains sur Mars, un peu à l’image des années 50 et 60 entre l’URSS et les États-Unis avec les premières années de la conquête spatiale. En effet, la NASA prévoit, elle aussi, d’envoyer sa première mission habitée dans les années 2030 en direction de la planète rouge.

La guerre commerciale qui oppose les deux pays semble donc s’étendre à d’autres secteurs…