Visa vient de faire un grand pas dans le monde de la fintech en s’offrant l’entreprise suédoise Tink. Cette acquisition lui permet de se doter d’une technologie essentielle dans le domaine de la finance. Ce rachat, qui a été opéré le 24 juin, a coûté 1,8 milliard d’euros à la société californienne.

Visa met la main sur Tink

Créée en 2012, Tink s’est imposée comme une référence dans le secteur grandissant de “l’open banking”. Concrètement, cette technologie permet aux banques de partager leurs données avec des tiers. Leurs clients peuvent alors accéder à leurs informations personnelles où ils le désirent.

L’entreprise, basée à Stockholm, permet aux banques, aux fintechs et aux commerçants d’intégrer des outils et des services de gestion financière à leurs applications existantes. Cela offre davantage de services à leurs clients. Sa technologie semble avoir conquis un grand nombre d’établissements financiers, car, d’après Visa, ils sont 3 400 à l’utiliser, touchant 250 millions de clients en Europe.

“Au cours des dix dernières années, nous avons travaillé sans relâche pour faire de Tink une plateforme d’open banking de premier plan en Europe, et nous sommes incroyablement fiers de ce que toute l’équipe de Tink a créé ensemble”, a déclaré le co-fondateur et PDG de Tink, Daniel Kjellén, dans un communiqué. « Nous avons construit quelque chose d’incroyable et en même temps nous n’avons fait qu’effleurer la surface ».

La technologie prometteuse de Tink a séduit Visa, qui souhaite intensifier l’adoption de l’open banking en Europe. Pour étendre sa solution, l’entreprise suédoise pourra compter sur le réseau de la firme américaine. “Cette acquisition est un signe de notre engagement en Europe”, indique Charlotte Hogg, PDG de Visa Europe. “En Tink, nous avons trouvé un partenaire solide avec lequel nous pouvons accélérer l’innovation dans le domaine de l’open banking au profit de nos clients communs et des citoyens du Royaume-Uni et de l’Union européenne, tout en investissant dans des emplois technologiques hautement qualifiés sur le continent”.

L’entreprise américaine met enfin un pied dans la fintech

L’année dernière, Visa a essayé d’intégrer le secteur de la fintech en rachetant la start-up finlandaise Plaid. Si l’entreprise américaine était en passe de conclure cette acquisition de 5,3 milliards de dollars, ses efforts se sont finalement soldés par un échec. La justice américaine avait contesté le rachat par Visa, qu’elle accusait d’avoir des motivations anticoncurrentielles cherchant à empêcher l’émergence du concurrent potentiel qu’est Plaid. En s’offrant un acteur européen, plus petit, la société californienne souhaite, cette fois-ci, assurer ses arrières.

Avec cette acquisition, Visa met, cette fois-ci, vraiment un pied dans le monde de la fintech. Cela va lui permettre d’opérer, petit à petit, sa transition numérique, avec l’aide de Tink. “Au fur et à mesure que nous avons appris à connaître Visa, il est devenu clair que nous partageons une mission commune : connecter le monde financier et accélérer la croissance et l’adoption des services financiers numériques”, ont déclaré les fondateurs de la firme suédoise dans un communiqué.