Une commission de la Chambre des représentants a entamé des discussions le 23 juin autour de six projets de loi. Parmi eux, deux inquiètent particulièrement Apple, l’American Innovation and Choice Online Art et le Ending platform Monopolies Act. Selon un rapport de seize pages (pdf) publié le même jour par Cupertino, elles contiennent des dispositions pouvant mettre en péril la sécurité des utilisateurs d’iPhone. 

« Téléchargez sur l’App Store ou exposez-vous au danger »

Le plus gros problème d’Apple est le « sideloading », cela consiste à télécharger une application sur son téléphone par un autre biais que la boutique par défaut du système d’exploitation, en l’occurrence l’App Store. 

Dans un communiqué accompagnant le rapport publié le jour de la discussion, des représentants Apple ont martelé qu’« autoriser le sideloading dégraderait la sécurité de la plateforme iOS et exposerait les utilisateurs à de sérieux risques de sécurité non seulement sur les magasins d’applications tiers, mais aussi sur l’App Store ».

La marque à la pomme explique que les contrôles effectués par ses équipes avant d’autoriser une application sur l’App Store préservent les utilisateurs de nombreux risques. Avec le sideloading, il y aurait moins de contrôles : « En raison de la grande taille de la base d’utilisateurs d’iPhone et des données sensibles stockées sur leurs téléphones – photos, données de localisation, informations médicales et financières – autoriser le sideloading stimulerait un flot de nouveaux investissements dans des attaques contre la plateforme ».

Alors, certes, le sideloading existe sur Mac, mais Apple considère que ce n’est pas la même chose, puisqu’il y a moins d’utilisateurs. Le sideloading existe également sur Android mais justement, le système d’exploitation de Google serait moins sécurisé.

Apple tient le même discours en Europe

Pour Apple, le sideloading présente surtout un gros désavantage : voir disparaitre jusqu’à 30% de commissions qu’elle récupère lors des achats d’applications ou in-app. C’est justement le sujet du procès antitrust intenté à Cupertino par Epic Games. Étrangement, la Coalition for App Fairness, qui rassemble notamment Epic Games et Spotify, qui a également une procédure en cours contre Apple, est plutôt satisfaite de la tournure des événements. 

Tim Cook a tenu le même discours sur les dangers du sideloading, autorisé par le Digital Market Act, en discussion au sein de la Commission européenne, à l’occasion de son intervention en visioconférence à VivaTech à Paris, le 16 juin. 

Les GAFA déploient tous leurs efforts ces derniers mois pour contrecarrer les projets de loi ou réglementaire antitrust. Pour le moment, les législateurs ne semblent pas sensibles à leurs arguments, mais l’adoption de ces mesures pourrait s’en voir ralentie.