Le 23 juin, Amazon s’est engagée à acquérir 1,5 gigawatt de capacité de production avec quatorze nouvelles centrales solaires et éoliennes dans le monde. Elles se situeront dans sept États américains, ainsi qu’au Canada, en Finlande et en Espagne. Cela porte les engagements de l’entreprise de Jeff Bezos à 10 gigawatts d’énergie électrique produite par des solutions renouvelables. 

Amazon se voit comme un leader des énergies renouvelables

Les nouvelles centrales doivent entrer en service d’ici trois ans. L’objectif est d’alimenter principalement les datacenters du service cloud Amazon Web Services (AWS). Selon un article daté de 2020 de la revue Science, relayé par le Wall Street Journal, l’activité des datacenters représente déjà environ 1% de la consommation mondiale d’électricité. Un secteur potentiellement très polluant.

Amazon est connue pour consulter les projets énergétiques des régions ou pays où elle veut s’implanter pour privilégier les énergies renouvelables, au point de faire de l’entreprise un accélérateur de projets dans le domaine, selon Nat Sahlstrom, directeur de l’énergie chez AWS : « Sans nos investissements dans ces projets, ils n’auraient jamais vu le jour ». 

« Une ruée vers les énergies propres »

Google, Facebook, Microsoft et Amazon seraient quatre des six principaux acheteurs d’énergies renouvelables au côté de l’entreprise de télécommunication américaine AT&A et… du groupe pétrolier français TotalEnergies. Les géants de la tech américains représentent 30% des achats du monde selon le cabinet d’études BloombergNEF. Michael Terrell, directeur de l’énergie chez Google, estime que « c’est presque comme une ruée vers les énergies propres ».

Google a proclamé, en 2017, avoir aligné sa consommation d’énergie sur le renouvelable et cherche désormais à s’assurer que la qualité de l’approvisionnement soit au rendez-vous, même de nuit ou aux heures de pointe. Facebook a déclaré avoir suffisamment acheté d’énergie renouvelable pour couvrir ses opérations mondiales en 2020. De son côté, Microsoft compte atteindre une empreinte carbone négative d’ici 2030. Amazon a mis plus de temps pour s’y mettre.

Les GAFAM, un peu d’écologie, beaucoup de greenwashing

Ces objectifs ou performances énergétiques sont louables, mais posent question : les entreprises de la tech remplacent-elles réellement les énergies carbonées par des énergies propres, ou augmentent simplement la production d’énergie par du renouvelable, sans diminuer les émissions de CO2 ? Bian Janous, directeur général des énergies renouvelables chez Microsoft, l’a admis au Wall Street Journal : « Ce n’est pas parce que vous mettez un électron propre sur le réseau que vous remplacez nécessairement un électron à base de carbone ». 

Sans parler des émissions de CO2 indirectes, quid des émissions des livreurs d’Amazon ? Ou encore d’autres types de pollution, Amazon a récemment été pointée du doigt pour détruire des dizaines de millions d’invendus. 

Les GAFAM ont une politique environnementale ambivalente, entre le greenwashing et les efforts réels de réduction de leur empreinte carbone. Amazon, l’entreprise la plus en retard dans le domaine, compte atteindre la neutralité carbone de ses datacenters d’ici 2030, comme le montre le projet annoncé le 23 juin, et de l’ensemble de ses activités en 2040. Ce sera déjà un pas dans la bonne direction pour réduire, un peu, l’impact environnemental des géants de la tech.