Le 22 juin 2021, un tribunal suédois a confirmé l’interdiction de la vente d’équipements 5G Huawei. L’origine de ce bannissement remonte à octobre 2020 avec la décision de l’administration suédoise des postes et télécommunications (PTS) d’exclure Huawei du développement de la 5G.

Que ce soit pour la monarchie nordique, pour l’Union européenne, ou outre-Atlantique, la raison avancée est la même : la sécurité nationale. En Suède, c’est la Säpo, le service de sûreté de l’État, qui a soulevé cette problématique sécuritaire. Face à la première décision d’octobre, Huawei a saisi la justice pour la contester. Comme en témoigne la validation du tribunal : ce fut sans succès.

« La sécurité suédoise est d’une importance majeure et le tribunal administratif a pris en compte que seulement la police de sécurité et les forces armées ont une vue d’ensemble sur les menaces et la situation sécuritaire en Suède », a déclaré le tribunal dans un communiqué rapporté par Reuters.

Pékin pourrait riposter en s’attaquant à Ericsson

Cette fois-ci, le glas semble donc sonner définitivement pour les activités de Huawei en Suède. Un dernier retentissement qui résonne également en Europe, mais qui pourtant n’annihile pas les espoirs de l’entreprise chinoise. « Nous allons continuer à nous battre pour notre droit d’être sur le marché [suédois] », a déclaré à Reuters Kenneth Fredriksen, vice-président de Huawei en Europe centrale. Le cadre de Huawei n’a pas pour autant été surpris par la décision de justice : « ce n’est pas inattendu si l’on considère que le tribunal fonde également ses conclusions sur les hypothèses formulées par Säpo ».

Le motif du bannissement est commun à plusieurs États du bloc occidental, Huawei a contesté ces interdictions dans plusieurs de ces pays. De fait, cette affaire s’inscrit dans le contexte de guerre commerciale sino-américaine. Quelques jours auparavant, le 18 juin, c’est d’ailleurs aux États-Unis que la décision institutionnelle a été validée par une cour d’appel. La France, le Royaume-Uni, ou encore l’Italie ont restreint ou exclu les activités de Huawei de leurs réseaux 5G. La Roumanie est le dernier pays en date à suivre le mouvement.

Toute cette affaire s’annonce de mauvais augure pour le suédois Ericsson qui, avec 10% de son chiffre d’affaires en Chine, pourrait subir des représailles sur ses activités. En effet, plus tôt dans le mois de juin l’ambassade de Chine en Suède a demandé au Royaume de « corriger immédiatement l’erreur » indiquant que Pékin pourrait riposter en s’attaquant à Ericsson. Un porte-parole de l’entreprise suédoise avertit que cette décision du tribunal pourrait « avoir un impact négatif sur les intérêts économiques de la Suède et de l’industrie suédoise, y compris ceux d’Ericsson ».