Tesla a dévoilé lors d’une conférence son nouveau supercalculateur, utilisé pour former la prochaine intelligence artificielle (IA) de conduite autonome permettant au constructeur automobile de se passer des capteurs sur ses voitures au profit de caméras optiques de haute qualité. D’après la société, il est déjà le 5e plus puissant au monde et devrait servir de prototype pour un calculateur plus puissant encore appelé Dojo.

Un supercalculateur pour traiter l’impressionnante quantité de données provenant de la flotte Tesla

Lundi, lors de la Conférence 2021 dédiée à la vision par ordinateur et la reconnaissance des formes, Andrej Karpathy, responsable de l’IA chez Tesla, a dévoilé le nouveau supercalculateur de l’entreprise. Depuis quelques années, l’entreprise a en effet misé sur la puissance informatique pour perfectionner son service de conduite autonome et pérenniser son activité.

D’après Andrej Kaparthy, pour qu’un ordinateur réagisse à un nouvel environnement de la même manière qu’un humain, il faut à la fois un immense ensemble de données et un supercalculateur extrêmement puissant capable de les traiter pour entraîner la technologie de conduite autonome de l’entreprise. À l’intérieur du véhicule, elle a donc besoin d’ordinateurs suffisamment puissants pour exécuter son logiciel de conduite autonome, et à l’extérieur, de superordinateurs capables de traiter l’impressionnante quantité de données provenant de l’ensemble du parc Tesla pour améliorer son logiciel de conduite.

Elon Musk, le PDG de l’entreprise, plaide en effet depuis un certain temps pour une approche de son système de conduite autonome s’appuyant sur des caméras réputées plus rapides et plus précises que les technologies basées sur le radar et le lidar. Le superordinateur de Tesla recueille ainsi le flux vidéo provenant des huit caméras qui entourent le véhicule à raison de 36 images par seconde. Multiplié par le nombre de voitures Tesla présentes sur les routes, on comprend tout de suite mieux les besoins en calcul de la société. « Pour nous, la vision par ordinateur est le pain et le beurre de ce que nous faisons et ce qui permet à Autopilot de fonctionner. Et pour que cela fonctionne vraiment bien, nous devons maîtriser les données de la flotte, former des réseaux neuronaux massifs et expérimenter beaucoup. Nous avons donc beaucoup investi dans l’informatique », déclare Andrej Kaparthy.

Dojo le prochain supercalculateur de la firme, encore plus puissant

Avec 1,8 EFLOPS, le supercalculateur présenté par A. Kaparthy serait le cinquième plus puissant au monde (bien qu’aucun benchmark n’ait été effectué). Il servira de prototype de développement pour ce qui sera le futur supercalculateur de la société, Dojo. Teasé par Elon Musk depuis 2019, Dojo, sera selon le milliardaire, le superordinateur le plus rapide du monde, dépassant le leader mondial actuel, le superordinateur japonais Fugaku, qui tourne à 415 pétaflops. Ce dernier devrait être prêt d’ici la fin de l’année.

Le superordinateur actuellement utilisé qui sert de base à Dojo, a déjà accumulé 1 million de vidéos d’environ 10 secondes chacune et étiqueté 6 milliards d’objets avec leur profondeur, leur vitesse et leur accélération. Tout cela occupe un énorme volume de stockage de 1,5 pétaoctet. On comprend donc mieux pourquoi l’entreprise continue d’investir dans des calculateurs aussi puissants. Mais il lui en faudra encore beaucoup plus si elle souhaite atteindre le niveau de fiabilité qu’elle exige pour assurer un système de conduite parfaitement sécurisé.