L’Allemagne continue de serrer la vis aux GAFA depuis la mise à jour de sa loi pour la concurrence. Après avoir lancé une procédure à l’encontre d’Amazon, le Bundeskartellamt, autorité de la concurrence fédérale, vient d’annoncer le début d’une enquête sur les pratiques d’Apple. Objectif : déterminer si la firme de Cupertino détient une « importance primordiale sur les marchés ».

En effet, le nouvel amendement de la loi allemande permet à l’autorité de la concurrence d’intervenir et d’anticiper les pratiques des grandes entreprises numériques pour déceler ou empêcher un comportement monopolistique. C’est dans ce contexte qu’elle a décidé d’enquêter sur Apple :

« Nous allons maintenant examiner si, avec son système d’exploitation propriétaire iOS, Apple a créé autour de son iPhone un écosystème numérique qui s’étend sur plusieurs marchés. Apple produit des tablettes, des ordinateurs et des objets à porter sur soi et fournit une multitude de services liés aux appareils. Outre la fabrication de divers produits matériels, l’entreprise technologique propose également l’App Store, iCloud, AppleCare, Apple Music, Apple Arcade, Apple TV+ ainsi que d’autres services dans le cadre de son activité de services. Outre l’évaluation de la position de l’entreprise dans ces domaines, nous examinerons, entre autres, sa vaste intégration à plusieurs niveaux du marché, l’ampleur de ses ressources technologiques et financières et son accès aux données. L’enquête portera principalement sur le fonctionnement de l’App Store, qui permet à Apple d’influencer de diverses manières les activités commerciales de tiers ».

Le pays va ainsi chercher à savoir si la marque à la pomme a recours à des pratiques anticoncurrentielles qui empêchent des entreprises concurrentes ou plus petites de se frayer un chemin sur les marchés dans lesquels elle opère. Dans son communiqué, l’Autorité précise avoir reçu plusieurs plaintes concernant les pratiques d’Apple, visant notamment l’App Tracking Transparency, mais également la commission de 30% sur les achats in-app des applications présentes dans l’App Store. L’UE a d’ailleurs lancé des poursuites à l’encontre de la firme pour cette dernière raison.

L’impossibilité de supprimer l’intégralité des applications pré-installées sur les appareils Apple est également dans le viseur du Bundeskartellamt. De son côté, la firme de Cupertino assure être prête à discuter et collaborer avec le régulateur allemand, en rappelant employer 250 000 personnes dans le pays grâce à l’écosystème iOS.

Cette annonce intervient quelques jours après que Tim Cook ait vivement critiqué la nouvelle législation européenne à l’encontre des Big Tech, en assurant que celle-ci pourrait représenter un danger pour la vie privée des utilisateurs, notamment en voulant apporter une alternative à l’App Store sur les iPhone.