Chaque année, Amazon détruirait des millions de produits invendus, jamais utilisés et en parfait état de marche. C’est ce que révèle une enquête menée par ITV News au sein de l’entrepôt de Dunfermline (Écosse) qui appartient au géant de l’eCommerce.

124 000 articles détruits par Amazon en seulement une semaine

Lors de leur enquête, les journalistes d’ITV News ont constaté que l’entrepôt d’Amazon dans lequel ils s’étaient infiltrés possédait plusieurs grosses boîtes sur lesquelles il était marqué « À détruire ». Celles-ci étaient remplies d’appareils électroniques, de bijoux, de livres, et autres produits en tous genres, neufs ou légèrement usagés.

Grâce à un document interne, il a été révélé que ce ne sont pas moins de 124 000 produits qui ont été classés comme « à détruire » par le géant de l’eCommerce en une seule semaine, au mois d’avril 2021. À titre de comparaison, au cours de cette même période, seuls 28 000 articles auraient été mis de côté pour des dons.

Selon un ancien employé d’Amazon, la moitié des produits destinés à la destruction proviennent de retours effectués par des clients, mais demeurent en bon état. L’autre moitié, quant à elle, serait constituée de produits « non-ouverts et toujours dans leurs emballages ». Il poursuit : « Il n’y a pas de logique à ce qui est détruit : des ventilateurs Dyson, des MacBook et iPad… L’autre jour, 20 000 masques contre la Covid encore dans leur emballage » ont été jetés.

Comment expliquer ce gaspillage ?

Amazon stocke de nombreux produits appartenant à des vendeurs tiers dans ses entrepôts. C’est un service qui est évidemment payant. Alors, si les produits en question ne se vendent pas, certains vendeurs tiers préfèrent demander leur destruction. C’est une solution, finalement, plus rentable pour eux.

Malheureusement, cette pratique semble extrêmement courante au sein d’Amazon. Selon une enquête de Greenpeace datant de 2020, un entrepôt allemand de l’entreprise détruisait chaque semaine l’équivalent d’un camion de marchandises. Plus tôt, en 2018, ce sont plus de 3 millions de livres qui ont été détruits en France.

De son côté, l’entreprise nie les faits. Dans un entretien accordé à la chaîne, le directeur national d’Amazon au Royaume-Uni avait affirmé qu’un nombre « extrêmement faible » de produits étaient détruits. Or, si l’on considère que les méthodes de l’entrepôt de Dunfermline s’appliquent à tous les autres entrepôts de la firme à travers le monde, alors on peut estimer que ce sont des dizaines de millions de produits qui sont détruits chaque année, sans aucune raison valable.