D’après Reuters, qui a pu s’entretenir avec plusieurs personnes en lien avec l’affaire, l’Union européenne prévoit de lancer une enquête sur Google avant la fin de l’année. Dans son viseur, les activités publicitaires du géant du Web, qui lui ont rapporté 147 milliards de dollars en 2020, plus que toute autre entreprise.

Plus que jamais, les Big Tech sont la cible des autorités. Après Facebook et Apple, c’est désormais au tour de Google d’attirer l’attention de l’Union européenne. Cette dernière s’intéresse en effet à l’intégralité de l’adtech de la firme de Mountain View, qui est un acteur majeur et incontournable du secteur, notamment grâce à son moteur de recherche, mais également à YouTube et à Gmail.

Ainsi, l’enquête s’intéressera particulièrement à « la position de Google vis-à-vis des annonceurs, des éditeurs, des intermédiaires et des rivaux », explique Reuters. En effet, ces derniers estiment que l’entreprise possède tellement d’outils et de plateformes, qu’il est quasiment impossible de passer outre cette dernière. Ils affirment, en outre, que Google profite de cette position dominante et de la dépendance des annonceurs, des vendeurs et des intermédiaires pour soutirer d’importantes commissions à chacun des partis, mais également pour empêcher la concurrence de rivaliser. Pour rappel, Google Search possède 94,3% de parts de marché dans le secteur des moteurs de recherche.

Cette enquête irait donc encore bien plus loin que celle menée par l’Autorité de la concurrence en France. Cette dernière a en effet infligé une amende de 220 millions d’euros à la firme de Mountain View « pour avoir favorisé ses propres services dans le secteur de la publicité en ligne ». Par ailleurs, Google a également passé un accord avec le Royaume-Uni afin de préparer la fin du support des cookies tiers. L’entreprise s’est notamment engagée à ne pas donner accès aux historiques de navigations à ses services publicitaires.

Mais il n’y a pas que sur le Vieux Continent que la firme de Mountain View attire les régulateurs. Outre-Atlantique, elle fait l’objet de trois plaintes pour pratiques anticoncurrentielles, dont l’une d’elle menée par le Département de la Justice et plusieurs États américains. Visant, une fois de plus, les activités publicitaires de la société, ces poursuites vont être suivies par l’un des procès antitrust les plus importants du pays.