Dans un communiqué publié le 18 juin dernier, l’agence spatiale européenne (ESA) a présenté le système d’évaluation de la durabilité spatiale, ou Space Sustainability Rating (SSR) en anglais. Il s’agit d’un système de notation destiné à combattre le fléau des débris spatiaux.

Car même s’ils sont invisibles à l’œil nu, les débris « menacent notre avenir dans l’espace ». Actuellement, 4 000 satellites actifs se trouvent en orbite terrestre, sans compter les très nombreux objets et micro objets (environ 128 millions mesurant entre 1 mm et 1 cm, dont la mission est achevée mais qui continuent de se déplacer autour de notre planète. À cela, viennent s’ajouter les projets de constellations en cours ou à venir pour apporter un réseau Internet mondial, à l’instar du projet Kuiper d’Amazon, de OneWeb, et bien évidemment de Starlink de SpaceX, qui compte d’ores et déjà plus de 1 500 satellites en orbite.

Le SSR est une initiative lancée par le Forum économique mondial et réalisée en partenariat avec l’ESA ainsi que plusieurs autres acteurs : le MIT Media Lab, le Centre spatial (eSpace) de l’École polytechnique fédérale de Lausanne, l’université du Texas et BryceTech. « À l’instar des labels d’efficacité énergétique et de nutrition que l’on trouve désormais couramment sur les articles ménagers, les produits alimentaires et les biens de consommation, l’indicateur de durabilité spatiale indiquera clairement ce que font les entreprises et les organisations pour préserver et améliorer l’état de l’environnement circumterrestre », explique l’ESA. L’agence spatiale détaille le projet :

« L’indicateur SSR permettra d’évaluer la durabilité des opérateurs de vols spatiaux sur la base de facteurs allant du partage des données, du choix de l’orbite, des mesures prises pour éviter les collisions et des plans de désorbitation des satellites en fin de mission à la facilité avec laquelle les satellites peuvent être détectés et identifiés depuis le sol. Des “points bonus” seront attribués pour l’ajout d’éléments facultatifs qui permettraient une élimination active des débris, par exemple un dispositif permettant d’agripper le satellite ».

L’objectif est simple : éviter de reproduire les erreurs du passé, alors que de vieux satellites et des corps de fusées polluent l’orbite terrestre. « En adhérant volontairement au nouveau système SSR, les opérateurs d’engins spatiaux, les fournisseurs de services de lancement et les fabricants de satellites pourront obtenir l’un des quatre niveaux de certification qu’ils pourront diffuser largement pour démontrer l’engagement de leur mission en faveur de la durabilité », poursuit l’ESA. En récompense, les opérateurs pourraient avoir droit à des baisses de coût d’assurance ainsi qu’à des améliorations des conditions de financement. En revanche, on ignore encore quelles seront les répercussions de ce système sur les entités refusant de s’y soumettre.

En cours de développement depuis deux ans maintenant, le SSR va entrer dans une nouvelle phase de sa mise en place. Pour l’ESA, il va permettre de « garantir une utilisation responsable de l’espace et un avenir durable pour tous ».