Selon Reuters, la State Administration for Market Regulation (SAMR), le régulateur de la concurrence chinois, s’apprête à lancer une enquête à l’encontre de Didi Chuxing, l’équivalent d’Uber en Empire du Milieu. Un timing très embêtant pour la firme qui se prépare pour une introduction historique à la bourse de New York.

Se présentant comme la plus importante plateforme de mobilité au monde, Didi Chuxing est un exemple de réussite chinois. Opérant dans 15 pays, la firme enregistre 493 millions d’utilisateurs actifs annuels. Dans ce contexte, elle espère lever 10 milliards de dollars lors de son IPO, soit la plus importante offre d’actions par une entreprise chinoise à New York depuis Alibaba en 2014. La SAMR risque toutefois de gâcher la fête.

Alors que les régulateurs ont rencontré des représentants de l’entreprise au mois d’avril et leur ont notamment demandé d’identifier et de corriger les éventuelles violations des lois et réglementations relatives à l’antimonopole, à la concurrence déloyale ou encore à la fiscalité, ils sembleraient que les résultats rendus par Didi Chuxing n’aient pas été suffisants. La SAMR devrait ainsi débuter une enquête afin de déterminer si la firme a eu recours à des pratiques anticoncurrentielles pour évincer des rivaux plus petits. En outre, Pékin cherche à savoir si le mécanisme de fixation des prix utilisé par Didi est suffisamment transparent.

Cette nouvelle intervient dans un contexte particulier en Chine, alors que les autorités cherchent à grandement renforcer leur contrôle des géants technologiques du pays, qui opéraient jusqu’alors sans réglementation stricte. En plus d’introduire de nouvelles mesures antitrust, le gouvernement s’en est également pris aux entreprises du milliardaire Jack Ma avec d’importantes conséquences pour ces dernières. Tandis qu’Alibaba a écopé d’une amende record de 2,3 milliards d’euros pour pratiques anticoncurrentielles, la fintech Ant Group a été contrainte de se restructurer en holding financière, et ainsi se soumettre aux mêmes réglementations que les banques du pays.

Didi Chuxing rappelle toutefois qu’elle est un important créateur d’emplois dans le pays, avec près de 13 millions de conducteurs à travers la Chine, et espère ainsi apaiser la méfiance de Pékin. Pour rappel, plusieurs des géants de la tech asiatiques possèdent des parts dans Didi Chuxing, à l’instar de Tencent, d’Alibaba ou encore de SoftBank.