Le 17 juin, la Banque mondiale a adressé une fin de non-recevoir à la demande d’aide du Salvador pour faire du Bitcoin une monnaie légale. L’institution à fait savoir à Reuters que « bien que le gouvernement [salvadorien] nous ait approchés pour une assistance sur le bitcoin, ce n’est pas quelque chose que la Banque mondiale peut soutenir étant donné les lacunes en matière d’environnement et de transparence ».

Le Bitcoin, une monnaie pour attirer l’argent au Salvador

La reconnaissance du Bitcoin comme monnaie légale au Salvador en parallèle du dollar, une première mondiale, a été votée par le Congrès local le 9 juin. Si la loi est définitivement ratifiée, le Bitcoin aura un cours légal sous 90 jours et toutes les entreprises salvadoriennes devront l’accepter, sauf si elles ne disposent pas de la technologie adéquate. 

Le président du pays d’Amérique centrale, Nayib Bukele, a vanté le potentiel de la crypto-monnaie. Ainsi, la mesure a été principalement motivée dans l’idée de favoriser le transfert d’argent vers le Salvador. La diaspora salvadorienne, environ deux millions de personnes à travers le monde, envoient environ quatre milliards de dollars chaque année. Cette somme représente près de 20% du PIB du pays. 

Le ministre des Finances salvadorien, Alejandro Zelaya, a annoncé une demande d’aide technique dans la matinée du 17 juin pour mettre en oeuvre le projet et réglementer la monnaie numérique. 

Le Fonds Monétaire international n’est pas très enthousiaste non plus

Il a également déclaré que le Fonds Monétaire International ne s’était pas opposé à la mise en oeuvre du Bitcoin comme monnaie légale. Un porte-parole du FMI a toutefois déclaré plus tôt que « l’adoption du bitcoin comme devise légale soulève un certain nombre de problèmes macroéconomiques, financiers et juridiques, qui requièrent une analyse très détaillée ». L’image négative du Bitcoin, favorisant le blanchiment, finançant des activités illégales, ainsi que l’empreinte carbone du minage, explique les positions des régulateurs à travers le monde. Le Salvador, qui a obtenu en avril 2020 un plan d’aide d’urgence de près de 400 millions de dollars de la part du FMI, doit désormais rencontrer une équipe de l’institution.