C’est désormais officiel : Lina Khan est la nouvelle présidente de la Federal Trade Commission (FTC), l’agence gouvernementale américaine chargée de combattre, entre autres, les pratiques anticoncurrentielles. Les Big Tech n’ont qu’à bien se tenir.

Ce mardi 15 juin, le Sénat a voté à 69 voix contre 28 pour l’élire comme membre de la FTC, avec un soutien autant démocrate que républicain, avant que Joe Biden ne la nomme présidente dans la même journée. « Je suis très reconnaissante auprès du Sénat pour ma confirmation. Le Congrès a créé la FTC pour préserver la concurrence loyale et protéger les consommateurs, les travailleurs et les entreprises honnêtes contre les pratiques déloyales et trompeuses. J’ai hâte de remplir cette mission avec vigueur et de servir le public américain », a-t-elle déclaré dans un tweet.

À seulement 32 ans, Lina Khan devient la plus jeune présidente de la FTC de l’Histoire. Elle s’est faite remarquer grâce à un papier rédigé alors qu’elle était encore étudiante de droit à la prestigieuse université de Yale. Elle y expliquait notamment comment les lois antitrust en vigueur dans son pays ont permis à Amazon de gagner en pouvoir, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de possibilité pour contrôler le mastodonte de l’eCommerce. Elle a, en outre, joué un rôle essentiel dans les coulisses ces dernières années, notamment en tant qu’assistante principale de la Commission judiciaire de la Chambre des représentants dans le cadre d’une enquête de 16 mois sur la concurrence entre les plateformes numériques.

Au mois d’avril dernier, elle a expliqué au Sénat qu’elle craignait grandement l’habileté avec laquelle les géants technologiques étaient en mesure d’intégrer de nouveaux marchés pour les dominer : « L’une des questions qui revient le plus souvent est que la capacité à dominer un marché permet aux entreprises, dans certains cas, de se développer sur des marchés adjacents ». Elle a par ailleurs affirmé qu’il fallait se méfier des fusions entre entreprises.

À la tête de la FTC, Lina Khan pourra notamment contrôler son personnel et ses procédures. Cette nomination est de mauvais augure pour les Big Tech outre-Atlantique, qui sont déjà dans le viseur des autorités, à l’instar de Google qui fait l’objet de trois plaintes antitrust dans le pays.