Tandis que le rachat d’ARM par Nvidia n’est toujours pas validé par les régulateurs, voilà que Qualcomm entre dans la danse. La firme américaine a en effet indiqué qu’elle serait prête à investir dans ARM si l’acquisition n’avait finalement pas lieu.
Le PDG de Qualcomm, Cristiano Amon, a ainsi suggéré que le constructeur britannique, actuellement propriété du géant nippon SoftBank, pourrait avoir un avenir radieux s’il n’était pas vendu à Nvidia. « Si ARM a un avenir indépendant, je pense que vous trouverez beaucoup d’intérêt de la part de nombreuses entreprises de l’écosystème, y compris Qualcomm, pour investir dedans. Si elle sort de SoftBank et entre dans un processus visant à devenir une société cotée en Bourse, [avec] un consortium d’entreprises qui investissent, y compris beaucoup de ses clients, je pense que ce sont de grandes possibilités », a-t-il déclaré.
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Pour rappel, l’architecture ARM est actuellement utilisée dans 95 % des puces électroniques dans le monde, la firme britannique concède ainsi des licences pour la conception de puces à plus de 500 entreprises, qui les utilisent pour leurs propres modèles. Au mois de septembre 2020, Nvidia a annoncé son rachat d’ARM pour un montant de 40 milliards de dollars, mais a rapidement dû se frotter aux autorités de différents pays qui n’ont pas forcément vu d’un bon œil cette acquisition.
La branche chinoise d’ARM a ainsi décidé de la bloquer, elle a ensuite été suivie par le Royaume-Uni qui a lancé une enquête sur le rachat. La Competition and Markets Authority (CMA) réalise actuellement un rapport concernant les risques liés à la sécurité nationale et à l’anticompétitivité de l’acquisition qu’elle doit rendre avant le 30 juillet.
Face aux déclarations du PDG de Qualcomm, un porte-parole de Nvidia a sous-entendu qu’une simple introduction en bourse n’était pas suffisante pour ARM : « ARM a besoin d’une infusion de nouvelles technologies qu’elle peut fournir à ses licenciés partout dans le monde, c’est pourquoi nous nous sommes avancés et avons accepté de l’acheter. Nos technologies et celles de Qualcomm sont très complémentaires – nous serions heureux que Qualcomm nous aide à créer de nouvelles technologies et de nouveaux produits pour l’ensemble de l’écosystème Arm ».
Il y a peu, Nvidia a formulé une demande auprès des autorités chinoises pour que ces dernières acceptent le rachat d’ARM. Difficile de savoir quelle sera l’issue de cette affaire car si la transaction est finalement validée, cela voudrait dire que les trois plus grands concepteurs mondiaux de puces seront basés aux États-Unis… Une pilule qui devrait être difficile à avaler pour l’Empire du Milieu.