Après une polémique fracassante autour de nouvelles conditions d’utilisations en janvier 2021, WhatsApp tente tant bien que mal de redorer son image. À la suite de cette annonce, la messagerie avait même décidé de décaler la mise en place de ses CGU au 15 mai afin de jouer la carte de la transparence et informer les utilisateurs sur les changements à venir. Finalement, la plateforme a annoncé qu’elle ne limiterait pas l’accès à des fonctionnalités essentielles si les nouvelles CGU ne sont pas acceptées. Pour rassurer encore une fois ses utilisateurs, le service du groupe Facebook vient de lancer une campagne publicitaire axée sur la confidentialité au Royaume-Uni et en Allemagne.

Une polémique difficilement rattrapable pour WhatsApp

À la suite de la mise à jour des conditions générales du service, plusieurs personnes ont, en effet, décidé de migrer vers des messageries plus respectueuses de la vie privée. Ils pensaient que la plateforme allait partager leurs données personnelles avec Facebook.

Depuis ce jour-là, WhatsApp tente de clarifier la situation en précisant que les données des utilisateurs sont bel et bien sécurisées grâce au cryptage de bout en bout. Les données partagées avec Facebook via les nouvelles CGU sont « principalement liées à la possibilité pour les entreprises d’accepter des paiements via WhatsApp », souligne la BBC. Will Cathcart, patron de WhatsApp, avait par la suite assumé cette « confusion » et affirmé que « rien de ce qui concerne la confidentialité des conversations personnelles n’a changé dans notre mise à jour ».

Une campagne publicitaire face au gouvernement

Au Royaume-Uni et en Allemagne, WhatsApp vient ainsi de déployer une première grande campagne publicitaire au sujet de la confidentialité, elle devrait être ensuite étendue à plusieurs pays. Pour rappel, la messagerie privée utilise le cryptage de bout en bout pour sécuriser les conversations de ses utilisateurs. Cela signifie que les discussions cryptées peuvent uniquement être lues sur les appareils envoyant et recevant des messages.

Cela fait suite aux déclarations de la ministre de l’Intérieur britannique, Priti Patel, qui avait jugé cette méthode de cryptage comme « inacceptable » dans la lutte contre le partage de contenus illégaux sur Internet. Elle souhaitait ainsi une utilisation « d’une manière qui soit également compatible avec la protection du public et la sécurité des enfants ».

La plateforme s’est ainsi exprimée à propos des récentes pressions des gouvernements pour qu’un compromis soit établi sur le cryptage des messages. Will Cathcart a déclaré qu’« ils devraient s’efforcer d’encourager, voire de rendre obligatoire, que les entreprises offrent la sécurité la plus forte possible ». Selon lui, il est inadmissible que les autorités exigent d’une plateforme moins de sécurité.

Pour bloquer les contenus illégaux ainsi que la désinformation sur sa plateforme, WhatsApp dispose de plusieurs technologies. Elle utilise les rapports envoyés par les destinataires des messages ainsi que le machine-learning afin d’analyser les données non cryptées auxquelles le service a accès. De ce fait, le volume de messages envoyés et le nombre de groupes rejoint par chaque compte sont étudiés. Un signalement sera aussi effectué lorsque des messages seront transférés plusieurs fois ou si la limite de partage du même contenu à plusieurs personnes a été dépassée. Facebook annonce par ailleurs que le cryptage sera étendu à davantage de ses services.

Ce n’est pas la première fois que la firme est en conflit avec un gouvernement : interdite en Chine, elle connaît également des difficultés en Inde.