Il y a deux semaines, les chauffeurs Uber travaillant sur le sol américain ont reçu un e-mail leur indiquant la prise en charge de leur assurance maladie par le service de VTC. Seulement voilà : cet e-mail a été envoyé par erreur. Dans un second e-mail, Uber s’est rétracté en présentant ses excuses, rapportent nos confrères de The Verge.

Uber promet accidentellement la couverture de l’assurance maladie à ses chauffeurs

C’est le 26 mai 2021 que les chauffeurs Uber officiant aux États-Unis ont eu la surprise de recevoir un e-mail émanant du service de VTC et ayant pour objet « C’est le moment idéal pour bénéficier d’une couverture santé ». Dans celui-ci, Uber expliquait qu’ils pouvaient désormais bénéficier de subventions allant de 613,77 $ à 1 277,54 $, selon le type de régime d’assurance dont ils disposaient et le nombre d’heures travaillées chaque semaine.

Cet e-mail s’est d’autant plus présenté comme une surprise que depuis sa création en 2009, le service de VTC s’est toujours farouchement opposé à l’idée d’offrir de meilleures protections sociales à ses employés. Alors la question se pose : qu’est-ce qui aurait bien pu lui faire changer d’avis ?

En réalité, rien. Cet e-mail était en fait une erreur d’envoi. Il aurait dû seulement s’adresser aux chauffeurs basés en Californie, et seulement eux. Deux semaines après avoir envoyé cette promesse accidentellement à de nombreux autres chauffeurs, la firme s’est alors rétractée dans un second courriel : « Malheureusement, nous avons fait une erreur en vous envoyant cet e-mail, car cette politique ne s’applique qu’aux conducteurs et aux livreurs en Californie. Nous nous excusons sincèrement pour cette erreur ».

Pourquoi seuls les chauffeurs californiens sont concernés ?

En 2020, Uber – ainsi que d’autres entreprises de la gig economy tels que Lyft et et DoorDash – ont versé 200 millions de dollars dans le cadre de leur référendum sur la Proposition 22. Adopté à 58% des voix, celui-ci a permis au service de VTC et à ses confrères d’échapper à la loi AB5 qui obligeait ces entreprises à requalifier leurs travailleurs indépendants en salariés dans l’État de Californie.

Au-delà de l’aspect pécuniaire, une autre concession était demandée aux entreprises concernées : fournir une subvention de soins de santé aux conducteurs qui travaillent suffisamment d’heures pour y avoir droit. C’est justement de cette subvention que parlait Uber dans son premier e-mail. Mais comme nous le précisions plus tôt, cet arrangement concerne seulement la Californie, et aucun autre État aux États-Unis.

Il ne fait aucun doute que cette erreur d’envoi était un simple accident, mais c’est aussi et surtout un cruel rappel à la réalité pour les chauffeurs Uber qui, même en temps de crise sanitaire, n’ont bénéficié d’aucune aide sociale de la part de leur employeur.