Dans un article publié le 9 juin 2021, Google a confié à la revue Nature avoir réalisé de grands progrès concernant son intelligence artificielle (IA). La firme affirme en avoir développé une capable de concevoir des puces informatiques en seulement six heures.

La conception de puces pourrait être sérieusement raccourcie

Depuis plusieurs années, Google met un point d’honneur à utiliser l’intelligence artificielle dans la plupart de ses activités. Elle l’a mise plusieurs fois au service des professionnels de santé, permettant de détecter le cancer du sein métastatique, mais aussi celui du poumon. Dans un tout autre contexte, l’IA a réussi à battre deux joueurs pros à StarCraft 2.

Cette fois-ci, les équipes de l’entreprise de Mountain View ont utilisé l’apprentissage automatique de leurs IA pour concevoir la prochaine version de leurs puces TPU (Tensor Processing Unit). Concrètement, c’est un circuit intégré conçu par Google qui a pour but d’améliorer le système d’intelligence artificielle par réseaux de neurones, et donc développer l’IA.

Pour trouver la conception idéale d’une puce et qu’elle soit plus performante et rapide, il convient de faire du “floorplanning”. Cela consiste à trouver la disposition optimale de chaque composant, comme le processeur ou la mémoire vive. Là où des humains mettraient des mois à réaliser cette tâche, l’intelligence artificielle met moins de six heures.

Google voit la conception des puces comme un jeu pour l’intelligence artificielle

À plusieurs reprises, des systèmes semblables avaient été capables de battre des humains à des jeux comme les échecs. Dans ce contexte, l’IA est entraînée à déplacer les pièces pour augmenter ses chances de gagner. Les chercheurs de Google ont décidé de s’inspirer de ce schéma et ont organisé la conception des puces par l’IA comme un jeu. Les pions sont alors remplacés par des composants tels que des processeurs et le plateau de jeu par un dé en silicium.

Par la suite, le système de l’intelligence artificielle a été alimenté par 10 000 plans de puces de qualité variables, qui étaient, pour certains, générés aléatoirement. Le but était qu’elle comprenne les conceptions qui fonctionnaient, et celles qui ne fonctionnaient pas. Lorsqu’elle réussissait, une “récompense” lui était alors attribuée en fonction de l’aboutissement qui venait d’être réalisé, comme la consommation d’énergie. L’algorithme utilisait ces données pour distinguer les bons et les mauvais plans d’étages, pour ensuite créer les siens.

La revue Nature salue la “réalisation importante” de Google, mais souligne que “l’industrie doit s’assurer que les techniques permettant de gagner du temps n’éloignent pas les personnes possédant les compétences de base nécessaires”.