D’après le Financial Times, le régulateur antitrust britannique, la Competition and Markets Authority (CMA), envisage très sérieusement de lancer une enquête à l’encontre d’Amazon pour pratiques anticoncurrentielles. En effet, l’organisme suit de très près les investigations de la Commission européenne sur le géant de l’eCommerce.

Depuis un an environ, cette dernière enquête sur Amazon qu’elle soupçonne de pratiques anti compétitives. Elle aurait exploité les données de ses vendeurs tiers, dont les produits sont mis en avant sur sa place de marché, afin d’améliorer et de confectionner ses propres produits. Pour l’heure toutefois, l’Union européenne peine à rassembler les preuves nécessaires pour formellement accuser Amazon, les enquêteurs ayant des difficultés à décortiquer le mécanisme des algorithmes de la firme.

Une seconde enquête est également menée par l’UE, celle-ci se concentrant sur les pratiques de l’entreprise pour choisir quelles marques sont mises en avant dans sa Buy Box, l’onglet où l’on peut lire « ajouter au panier ». Amazon favoriserait en effet certains vendeurs par rapport à d’autres, en sachant que ce dispositif est primordial pour avoir du succès sur la plateforme d’eCommerce.

La CMA britannique devrait donc emboîter le pas à l’UE en s’intéressant aux mêmes problématiques dans sa propre enquête. Elle étudie les pratiques d’Amazon depuis plusieurs mois déjà, rappelle le Financial Times, notamment par rapport à son utilisation des données, et cherche par ailleurs à déterminer si l’entreprise favorise les commerçants qui utilisent également ses services de logistique et de livraison lorsqu’elle décide qui a accès à la Buy Box et à ses clients Prime.

Cette démarche du régulateur britannique s’inscrit dans une tendance plus globale, avec des gouvernements dans le monde entier qui sont de plus en plus intransigeants avec les Big Tech, et plus particulièrement les GAFA. Pas plus tard que la semaine dernière, la Commission européenne et la CMA lançaient simultanément deux enquêtes à l’encontre de Facebook, et cherchent désormais à déterminer si le réseau social a exploité l’immense taux de données qu’il possède pour booster sa plateforme Marketplace.

Par ailleurs, Amazon risque d’écoper d’une amende de 350 millions d’euros pour non-respect du RGPD européen. Il s’agirait ainsi de la plus lourde sanction financière jamais infligée pour ce délit.