En juillet 2020, la Commission européenne a ouvert une enquête sur l’internet des objets (IoT). Son objectif vise à jauger le respect des règles sur la concurrence. Un peu moins d’un an après, les premiers résultats sont partagés. Publié le 9 juin 2021, le rapport préliminaire (pdf) rapporté par l’Usine Digitale conclut que les géants de la tech américaine, comme Google et Amazon, freinent l’arrivée de plus petits acteurs en détenant la majorité du marché.

Se basant sur un sondage réalisé auprès de 200 entreprises, le manque d’interopérabilité des technologies, soit l’aptitude d’un système informatique à fonctionner avec d’autres, représente une des préoccupations majeures. Pour les sondés, les coûts d’investissement de départ illustrent tout autant d’obstacles pour s’imposer dans le secteur.

L’exécutif européen évoque « une tendance à l’augmentation de la disponibilité et à la multiplication des assistants vocaux en tant qu’interface utilisateur » et par conséquent appui sur l’importance de scruter ces activités. Les 200 interrogés pointent du doigt l’impossibilité d’installer d’autres assistants vocaux sur les appareils. Par ailleurs, ils s’alarment sur les données amassées par les géants de la tech. En effet, plus ils ont de données, plus leurs services sont performants et plus ils récoltent de données.

Cet amas de données accorde « non seulement aux fournisseurs d’assistants vocaux des avantages liés à l’amélioration de leur technologie et au renforcement de sa position sur le marché, mais leur permettrait également d’exercer plus facilement leur influence sur les marchés adjacents », note la Commission. Pour d’éventuels nouveaux arrivants dans le secteur de l’IoT, cette situation incarne une concurrence accrue, voire insoutenable.

Suite à la publication du rapport préliminaire de l’enquête, une consultation publique auprès des acteurs du secteur est organisée sur 12 semaines jusqu’au 1er septembre. Son but : commenter et alimenter les conclusions de ce premier document. Le rapport final de l’enquête est attendu pour septembre 2022.

Cette enquête de Bruxelle s’inscrit dans une stratégie plus large, celle de « façonner l’avenir numérique de l’Europe », indique le communiqué. Les 200 entreprises interrogées sont issues du secteur de l’IoT, travaillant aussi bien en Europe, qu’en Asie, qu’aux États-Unis. Les services qu’elles recouvrent concernent les montres intelligentes, les bracelets de fitness, l’électroménager connecté, les services de streaming, et les assistants vocaux.