Le 8 juin, dans une publication sur son blog, Google a annoncé des « changements pour le Choice Screen d’Android en Europe ». Plus concrètement, la firme de Mountain View ne fera plus payer les moteurs de recherche tiers pour être proposés comme alternative à Google Search.

En 2018, Google a écopé d’une amende titanesque de 4,34 milliards d’euros par l’UE pour abus de position dominante. L’Europe lui reprochait notamment de favoriser injustement son moteur de recherche dans son système d’exploitation Android. Plusieurs mesures avaient alors été mises en place en 2019 : la création d’un écran permettant à l’utilisateur de choisir son navigateur et son moteur de recherche, et un système d’enchère pour apparaître dans cette liste.

Les deux écrans présentés aux utilisateurs sur Android

Les deux écrans présentés aux utilisateurs sur Android. Image : Google.

Il aura fallu attendre octobre 2020 pour que les moteurs de recherche unissent leur voix pour protester contre le système instauré. En effet, le géant leur demandait de l’argent lorsqu’un utilisateur faisait un choix autre que celui de Google. Un cadeau empoisonné, surtout lorsque certaines alternatives prônent l’absence de toute publicité, et donc d’une source importante de revenus. Une étude menée par l’Université de Stanford avait même détaillé le processus et l’aberrance de son fonctionnement.

Craignant une seconde intervention de l’UE, Google s’est donc ravisé. « Nous apportons désormais quelques ultimes modifications au Choice Screen, notamment en rendant la participation gratuite pour les prestataires de services de recherche admissibles », explique la publication. Appliquées à partir du 1er septembre, elles devraient non seulement permettre aux consommateurs d’avoir un choix plus important quant au moteur de recherche qu’ils souhaitent utiliser sur Android, mais également les placer sur un pied d’égalité.

Dans un communiqué le moteur de recherche français Qwant « se félicite de cette première avancée significative mais invite les Européens » ajoutant que pour « tous les usagers en Europe, il devrait être facile, depuis n’importe quel navigateur et système d’exploitation, de changer le moteur de recherche que l’on souhaite utiliser. »

Même son de cloche du côté d’Ecosia : « Nous avons fait campagne pour l’équité sur le marché des moteurs de recherche pendant plusieurs années, et grâce à cela, nous avons quelque chose qui ressemble à des règles du jeu équitables sur le marché », explique son PDG Christian Kroll.