« Certaines parties de YouTube sont en train de passer à Google Cloud », annonce à CNBC Thomas Kurian, le responsable de Google Cloud. Jusqu’alors, le site de vidéos en streaming tournait sur une infrastructure appartenant à l’entreprise, mais distincte de celle de ses services cloud. Annoncé le 4 juin 2021, ce transfert atteste de la puissance de calcul de Google cloud. Il s’inscrit dans la volonté du géant américain de diversifier son modèle économique en le décentrant de la publicité, sans oublier sa volonté de concurrencer Amazon Web Services (AWS) et Microsoft Azure.

Au premier trimestre 2021, la branche Google Search and Other d’Alphabet, la société mère de Google, réalisait 58% des revenus du groupe. L’activité cloud, qui comprend la suite bureautique Google Workspace, pesait seulement pour 7% du chiffre d’affaires. Sur les 3 dernières années, les services cloud de Google enregistrent des milliards de pertes, ce qui peut être signe d’investissements massifs. Du côté de la concurrence, en 2019, Amazon couvrait 33% du marché mondial et Microsoft 18%. Bien que Google se classait alors en troisième position, il détenait seulement 8% des parts de marché.

« Une partie de l’évolution du cloud consiste à faire en sorte que nos propres services l’utilisent de plus en plus, et c’est ce qu’ils font », explique Thomas Kurian. YouTube n’est d’ailleurs pas l’unique service du géant à tourner sur son cloud. Google Workspace, le GPS Waze et DeepMind s’appuient sur l’infrastructure cloud de Google. Là où YouTube se différencie des autres applications, c’est sur la fréquentation du site. Selon les analyses de l’assistant d’Amazon Alexa, YouTube se positionne comme le deuxième site internet le plus visité au monde avec 2 milliards d’utilisateurs. En supportant YouTube sans encombre, Google Cloud démontre ses qualités et performances.

Google n’est pas le seul à transférer l’hébergement de ses services vers son cloud. Amazon l’a fait en 2019 en enlevant sa dernière base de données à Oracle. Microsoft a cherché à en faire de même en basculant le stockage de Linkedin et de Minecraft sur Azure. Néanmoins, la stratégie de la firme de Redmond n’a pas pleinement abouti.