Outre-Atlantique, deux groupes représentant les Big Tech ont déposé une plainte à l’encontre de l’État de la Floride. Selon eux, la nouvelle loi promulguée sur le territoire, interdisant aux plateformes numériques de bannir les personnalités politiques, est anticonstitutionnelle.

Ce texte est notamment une réponse à la suspension du compte de Donald Trump sur Twitter, puis sur Facebook, suite à la prise du Capitole le 6 janvier dernier. Signée par le gouverneur républicain de la Floride, Ron DeSantis, elle offre aux habitants de l’État la possibilité de poursuivre les Big Tech en justice pour des décisions de modération de contenu, et interdit aux entreprises de bannir les candidats politiques et les médias. Pour DeSantis, la loi qui devrait entrer en vigueur le 1er juillet garantit aux citoyens une « protection contre les élites de la Silicon Valley ».

Le 27 mai dernier, les groupes de lobbying Netchoice et l’Association de l’industrie informatique et des communications ont déposé une plainte pour demander des injonctions préliminaires et permanentes empêchant la Floride d’appliquer la loi. Amazon, Google, Twitter, Facebook et eBay sont membres dans chacune des deux organisations. Ils assurent que la loi floridienne va à l’encontre du premier amendement de la Constitution américaine garantissant la liberté d’expression. Le document de plainte explique :

« Ces restrictions sans précédent constituent une attaque flagrante contre un large éventail de choix de modération de contenu que ces entreprises privées doivent faire quotidiennement pour protéger leurs services, leurs utilisateurs, leurs annonceurs et le grand public de toute une série de contenus nuisibles, offensants ou illégaux : pornographie, incitation au terrorisme, fausse propagande créée et diffusée par des gouvernements étrangers hostiles, appels au génocide ou à la violence raciale, désinformation concernant les vaccins contre la COVID-19, manœuvres frauduleuses, violations flagrantes de la vie privée, contrefaçons et autres violations des droits de propriété intellectuelle, intimidation et harcèlement, théories du complot niant l’Holocauste ou le 11 septembre, et dangereux virus informatiques ».

Par ailleurs, ils accusent la Floride de favoritisme à l’égard de Disney et d’Universal Studios, les deux entreprises ayant été exemptées de ces restrictions. Pour les Big Tech, il s’agit bien de la preuve que « le véritable objectif de la loi est de contrôler le discours privé d’entreprises politiquement défavorisées qui ont des plateformes en ligne, mais pas de contrôler le discours d’entreprises dans la même situation mais politiquement favorisées qui ont du pouvoir et de l’influence dans l’État de Floride ».

Si elle entre bel et bien en vigueur, la nouvelle loi imposera une amende pouvant aller jusqu’à 250 000 dollars par jour pour les réseaux sociaux qui bannissent des personnalités politiques.