Il y a trois ans, l’organisation européenne pour les consommateurs Euroconsumers avait entrepris une action contre Facebook, l’accusant de collecter illégalement les données de millions d’utilisateurs. Or, vendredi 28 mai 2021, elle a annoncé que non seulement elle y mettait fin, mais qu’elle collaborerait avec le réseau social pour “améliorer la vie numérique des consommateurs”.

Euroconsumers collaborera avec Facebook pendant trois ans

Lorsque Euroconsumers a entrepris une action contre Facebook, 300 000 personnes se sont jointes à l’organisation européenne. Pour s’assurer d’avoir du monde derrière elle, elle avait annoncé que chaque utilisateur dont les données avaient été collectées illégalement, ou qui avaient été mal gérées recevrait, de sa part, une compensation de 200 euros.

Or, l’affaire prend aujourd’hui une tout autre tournure. Il n’y aura finalement ni décision de justice, ni reconnaissance d’actes répréhensibles de la part de la firme, ou de compensation. En cause, la collaboration inattendue entre l’organisation européenne et l’entreprise de Mark Zuckerberg. Ayant pris conscience qu’elle partageait finalement les mêmes enjeux que le réseau social, ils s’associent pour une durée de trois ans afin “d’améliorer la vie numérique des consommateurs”.

Leur collaboration s’appuie sur trois éléments : la durabilité, la responsabilité numérique, et la lutte contre les arnaques. Le but est ainsi d’améliorer la protection de la vie privée des utilisateurs, ce qui était le motif principal de l’affaire.

« Il y a des initiatives spécifiques en cours d’élaboration, mais il y aura aussi un canal de signalement des consommateurs. Nous serons en mesure de signaler les problèmes qui émergent, comme les commentaires de nos membres », a déclaré Els Bruggeman, responsable de la politique de Euroconsumers.

Par ailleurs, il est difficile d’expliquer ce revirement de situation. Euroconsumers n’a pas voulu indiquer si elle avait été payée par Facebook dans le cadre de cet accord. Si le doute plane sur les arrangements de cette nouvelle collaboration, le réseau social n’est pas sorti d’affaire pour autant. En effet, il doit encore faire face à l’Irlande, qui a ouvert une enquête contre l’entreprise au nom du RGPD suite à la fuite de données de 533 millions d’utilisateurs. D’autre part, la Commission européenne est sur le point d’ouvrir une enquête antitrust contre la firme, en plus de celle déjà en cours au Royaume-Uni.