Vendredi 28 mai 2021, la Commission européenne et le réseau des autorités nationales de protection des consommateurs (CPC) ont lancé une action contre TikTok. Ils accusent l’application de recourir à des publicités déguisées ciblant les enfants, et veulent qu’elle se conforme aux règles de protection des consommateurs de l’Union européenne (UE).

TikTok a un mois pour réagir

TikTok est une nouvelle fois au cœur d’une tourmente concernant la protection des mineurs utilisant son réseau social. L’application est pointée du doigt par la Commission européenne pour les publicités qui visent les jeunes utilisateurs. “Les préoccupations portent notamment sur des pratiques de marketing déguisées, des techniques de publicité agressives ciblant les enfants, et certaines clauses contractuelles de TikTok qui pourraient être jugées trompeuses et de nature à induire les consommateurs en erreur”, indique le communiqué.

“Dans l’Union européenne, il est interdit de cibler les enfants et les mineurs par des publicités déguisées telles que des bannières dans les vidéos”, informe Didier Reynders, Commissaire chargé de la justice. La Commission européenne et le CPC ont entamé un dialogue avec l’application, qui dispose d’un mois pour revoir sa politique et ses pratiques commerciales. Si aucune mesure n’est prise, TikTok pourrait écoper d’une amende.

De son côté, l’entreprise a indiqué avoir déjà fait des efforts pour protéger les enfants utilisant sa plateforme, mais être prête à en faire davantage. “Nous avons pris un certain nombre de mesures pour protéger nos plus jeunes utilisateurs, comme rendre tous les comptes des moins de 16 ans privés par défaut, et désactiver leur accès aux messages directs”, a indiqué Caroline Greer de TikTok Europe dans une déclaration.

Une plainte avait déjà été déposée en février dernier

Cette action fait suite à la plainte déposée en février dernier par les associations de consommateurs, dont l’UFC-Que-Choisir, qui accusaient TikTok d’exploiter les droits et les données des utilisateurs, bien souvent alors que ces derniers sont mineurs.

Dans son communiqué de presse, l’UFC-Que-Choisir dénonçait le “système trompeur” des “cadeaux virtuels”. Ces derniers permettent de récompenser les vidéos préférées des utilisateurs. L’association indiquait que le réseau social mettait “tout en œuvre pour que l’utilisateur oublie qu’il s’agit d’argent réel”. TikTok s’était une nouvelle fois plié aux règles, interdisant aux utilisateurs de moins de 18 ans d’acheter, d’envoyer ou de recevoir des cadeaux virtuels.

Ce n’est pas la première fois que TikTok a des problèmes avec l’exposition des jeunes utilisateurs à des contenus dits dangereux sur sa plateforme, ou à la collecte de leurs données. Aux États-Unis, le réseau social chinois avait écopé d’une amende de 5,7 millions de dollars pour avoir violé la loi Children’s Online Privacy Protection Act (COPPA), qui concerne les applications destinées aux enfants. Le mois dernier, il avait été pointé par Anne Longfield, ancienne commissaire à l’enfance en Angleterre. Cette dernière l’accuse d’avoir illégalement collecté les données personnelles de millions d’enfants en Europe et au Royaume-Uni.