Une note interne du fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, révélée par Reuters le 24 mai atteste de la volonté de l’entreprise chinoise de développer son secteur logiciel. Une stratégie logique à la suite des sanctions américaines.

Joe Biden ne semble pas vouloir sortir Huawei de liste noire

C’était une évolution pressentie dès que Donald Trump, alors président, a placé Huawei sur liste noire en 2019. Lorsque l’utilisation d’Android est devenue impossible sur les nouveaux modèles de téléphone de la marque, le développement d’un système d’exploitation maison, HarmonyOS est devenu impératif.

Le successeur de Donald Trump, Joe Biden, ne semble pas pressé de revenir sur cette décision. Or être sur liste noire signifie aussi pour Huawei la mise en péril de son activité matériel : sans technologie américaine, la fabrication de puces est entravée et l’approvisionnement chez les fournisseurs de composants bien plus compliqué. Les résultats de l’entreprise au premier trimestre 2021 en subissent les conséquences.

Des investissements lourds ont été réalisés pour développer la conduite intelligente, la décision de se concentrer sur son OS et son système IA cloud, Mindspore, énumère Ren Zhengfei. Pour aller plus vite, il conseille à ses employés de s’appuyer sur les systèmes en Open Source. Il faut placer rapidement Huawei « hors du contrôle des États-Unis » et lui fournir « une plus grande indépendance et autonomie ».

Ren Zhengfei, la soif de vengeance contre les États-Unis

La stratégie de Ren Zhengfei est de sanctifier son marché local pour s’étendre dans le monde, jusqu’à devenir indispensable. En ligne de mire, les États-Unis. Reuters a publié un extrait reflétant la colère du fondateur de Huawai face au géant américain, « Une fois que nous aurons dominé l’Europe, l’Asie-Pacifique et l’Afrique, si les normes américaines ne correspondent pas aux nôtres, et si nous ne pouvons pas entrer aux États-Unis, alors les États-Unis ne pourront pas entrer sur notre territoire ».

L’ambition du fondateur de Huawei, qui est parvenu à faire de son entreprise le numéro un dans le domaine de la 5G, avant l’intervention de Donald Trump, n’est pas à prendre à la légère. Toutefois réorienter le cœur de métier d’une aussi grande entreprise, qui arrive en retard sur un nouveau marché ne semble pas évident. Huawei aura beaucoup à prouver dans les prochaines années pour devenir un champion incontesté du logiciel.