La semaine dernière, Elon Musk annulait le paiement en bitcoins au sein de Tesla. Sa raison : la monnaie numérique est trop polluante. Réelle conscience écologique ou nouveau coup de poker, la question se pose. En effet, il n’est pas nouveau que la technologie, comme toute activité humaine, ait un impact sur l’environnement. Reste que la nouvelle semble faire son bout de chemin dans le monde des cryptomonnaies. Le 18 mai 2021, dans un billet de blog, Ethereum a annoncé la mise en place prochaine d’un nouveau procédé de validation des transactions qui serait 99,95% moins énergivore.

Ce 99,95% n’est qu’une estimation. En effet, Carl Beekhuizen, chercheur à la fondation Ethereum indique dans le communiqué qu’il « n’y a pas encore de statistiques tangibles sur la consommation d’énergie (ou même sur le matériel utilisé), donc ce qui suit est une estimation approximative de la consommation d’énergie future d’Ethereum ».

Afin de réduire la consommation énergétique de sa monnaie, Ethereum a diminué celle nécessaire pour les valideurs. Ainsi, depuis décembre 2020, la deuxième cryptomonnaie du monde travaille pour délaisser la Proof-Of-Work (preuve de travail) et aller vers la Proof-of-Stake (preuve d’enjeu). La technologie actuelle, la Proof-Of-Work, consomme, selon le billet de blog, autant qu’un « pays de taille moyenne ». La Proof-of-Stake utiliserait autant d’énergie que quelque 2 100 foyers américains, soit l’équivalent d’une petite ville. Ethereum passera du Proof-Of-Work au Proof-of-Stake la monnaie sera renommée The Merge.

Graphique montrant l'évolution de la consommation énergétique du Bitcoin, de l'Ethereum en Proof-Of-Work et de l'Ethereum en Proof-of-Stake.

Graphique estimant l’évolution de la consommation énergétique du Bitcoin, de l’Ethereum en Proof-Of-Work et de l’Ethereum en Proof-of-Stake. Crédit : Ethereum fondation

Le chercheur compare la consommation énergétique du Bitcoin au plus haut gratte-ciel du monde, Burj Khalifa, situé à Dubaï, celle d’Ethereum en Proof-Of-Work à la consommation de la tour de Pise, et celle de la Proof-of-Stake à un simple clou.

Graphique illustrant la consommation énergétique du Bitcoin, de l'Ethereum en Proof-Of-Work et de l'Ethereum en Proof-of-Stake avec des grattes-ciels et un clou.

Graphique illustrant la consommation énergétique du Bitcoin, de l’Ethereum en Proof-Of-Work et de l’Ethereum en Proof-of-Stake. Crédit : Crédit : Ethereum fondation

Avec les architectures actuelles, la consommation énergétique d’une monnaie numérique est en partie liée à sa popularité. Plus la valeur d’une cryptomonnaie augmente, plus l’énergie consommée pour le maintien de sa sécurité suit la même dynamique. Avec le Proof-of-Stake d’Ethereum cela pourrait changer. « Dans le cadre du Proof-of-Stake, lorsque le prix de l’Ethereum augmente, la sécurité du réseau augmente également (la valeur de l’Ethereum at-stake est plus élevée), mais les besoins en énergie restent inchangés », affirme Carl Beekhuizen dans le billet de blog.

L’avancée d’Ethereum se concentre principalement sur une réduction de la consommation énergétique. Cela exclut le matériel informatique et ne représente donc qu’une partie de l’empreinte carbone de la cryptomonnaie. Bien que le développement de codes moins énergivores soit encourageant, il ne faut pas oublier que le matériel informatique est très gourmand en terres rares. Minées à travers le monde, l’extraction de ces éléments a à la fois des conséquences sociales et environnementales.