Ce soir, un nouvel épisode de l’émission « Cash Investigation » sera diffusé sur France 2. Il est d’ores et déjà disponible sur le site de France Télévisions. L’équipe d’Elise Lucet s’intéresse à la relation nouée entre plusieurs milliers de pharmacies françaises et la société américaine Iqvia. Selon l’émission, l’entreprise collecterait et utiliserait des données de santé sur des clients français, sans leur autorisation.

Les données de santé valent de l’or

Il y a quelques jours à peine, la CNIL dévoilait son rapport d’activité annuel. On pouvait y lire une augmentation de 24% des notifications pour violation de données au cours de l’année 2020. C’est clairement la tendance actuelle. Le rapport montrait justement que les violations des données liées au secteur de la santé ont bondi de 83% au cours de l’année 2020… Selon la CNIL, il y a de « véritables manquements à propos des règles élémentaires de protection et de sécurité ». C’est justement peut-être le cas pour la société Iqvia.

L’émission « Cash Investigation » a récemment montré comment cette société américaine collectait de nombreuses données personnelles sur des clients de pharmacies françaises. La société Iqvia collecte ces données dans le cadre d’un partenariat qui lui autorise le traitement de la data à des fins de recherche sur l’utilisation des médicaments en France. Une pratique vraisemblablement autorisée par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) en juillet 2018. 14 000 pharmacies ont signé un partenariat avec la société Iqvia.

« Cash Investigation » met le doigt sur un manquement fondamental

Le problème est que les clients français ne semblent pas être informés de cette collecte de données… C’est embêtant, surtout quand on sait à quel point nos données de santé sont précieuses. Les données collectées sont censées être pseudonymées et ne doivent pas être utilisées à des fins d’identification selon la CNIL. La Commission précise que : « nous n’avons pas autorisé la société à relever l’identité des clients français, ni son état de santé. Il est également prévu que les personnes soient informées individuellement par la remise d’une notice d’information ».

C’est justement à ce propos que « Cash Investigation » estime qu’il y a un manquement. Les journalistes ont réalisé une enquête auprès de 200 pharmacies et selon : aucun établissement n’informe ses clients que leurs données sont transmises à Iqvia. Les officines pourraient faire l’objet de sanctions pour un tel manquement. La CNIL a donc décidé de se saisir de l’affaire pour vérifier les pratiques dans le cadre de ce partenariat même si elle précise qu’à ce jour elle n’a pas reçu de plainte pour violation de données.