C’est une grande nouvelle dans le paysage audiovisuel français. Le groupe Bouygues, par le biais de sa filiale TF1, rachète 30% du capital du groupe M6, mis en vente par l’allemand Berteslmann. Selon Le Figaro, un accord a été trouvé pendant le week-end de l’Ascension. Voilà maintenant plusieurs mois que les deux groupes travaillaient sur une éventuelle fusion. Cette fois-ci c’est officiel.

TF1 et M6 vont fusionner

Le montant de l’acquisition s’élève à 641 millions d’euros pour le groupe Bouygues. Le vendeur Berteslmann conserve tout de même 16% du capital chez M6 pour profiter des synergies qui vont être mises en place entre les deux groupes. Les chaînes M6 et TF1 se devaient d’aboutir rapidement à un accord car elles doivent obtenir le renouvellement de leur autorisation d’émettre par le CSA en 2023. Comme les discussions s’annoncent longues et houleuses avec le CSA et l’Autorité de la concurrence, il était donc temps de se positionner.

Avec ce nouveau géant de l’audiovisuel, Bouygues et Bertelsmann espèrent évidemment réaliser des économies d’échelle importantes pour gagner en rentabilité. Qui dit fusion, dit forcément quelques chamboulement au niveau de la direction. C’est bien le cas ici : la direction des deux groupes est bouleversée. C’est Nicolas de Tavernost, l’actuel président du directoire du groupe M6, qui pilotera le nouvel ensemble en tant que PDG. De son côté, Gilles Pélisson, actuel PDG du groupe TF1, rejoint la direction générale du groupe Bouygues pour diriger les activités médias et développement.

Un rapprochement pour résister aux géants du streaming ?

Il faut maintenant le temps de la négociation avec l’Autorité de la concurrence et le Conseil supérieur de l’audiovisuel… La fusion ne devrait pas être effective avant fin 2022. Il faut bien reconnaître que ce rachat risque de bouleverser le paysage audiovisuel français. Quand le numéro 1 et le numéro 2 s’associent, ça laisse peu de place aux autres, notamment au niveau de l’écosystème publicitaire. Les annonceurs pourraient délaisser les concurrents de ce nouvel ensemble. À elles seules, les deux chaînes absorbent 70% du marché publicitaire pour la TV en France

Les pouvoirs publics ne semblent pas s’opposer à ce projet. L’idée derrière cette fusion est également de créer un géant capable de résister aux nouveaux géants du petit écran : Netflix, Disney+ ou HBO Max. Netflix a déjà conquis plus de 200 millions d’abonnés à travers le monde et continue de grandir. En France, certains acteurs se lancent également sur le marché de la SVOD comme Brut avec le récemment lancement de BrutX. Aux États-Unis, WarnerMedia et Discovery, deux chaînes américaines, se sont également associées pour faire face aux géants du streaming. Le modèle est chamboulé et cette fusion n’a donc rien de surprenant.