L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a annoncé ce matin sur son compte Twitter une action de groupe contre Vinted, le site d’achat et de vente de vêtements de seconde main en ligne. Elle accuse la plateforme de “pratique commerciale trompeuse” en raison d’une commission “soi-disant optionnelle”, facturée à chaque transaction.

L’UFC-Que Choisir veut que Vinted rembourse ses utilisateurs

Si Vinted était sur un nuage grâce à sa levée de fonds de 250 millions d’euros, elle pourrait vite en redescendre. La plateforme est poursuivie par l’UFC-Que Choisir. Elle permet aux victimes d’un même préjudice, causé par un professionnel, de se défendre ensemble devant la justice par l’intermédiaire d’une association agréée, ou d’un syndicat dont l’objet statutaire porte sur les intérêts défendus. Dans ce cas, ce sont les droits des consommateurs qui sont concernés.

Vinted est pointée du doigt à cause d’une commission qu’elle présente comme optionnelle, mais qui, selon l’association, ne l’est pas. “Vinted facture sur chaque transaction, sous l’appellation tendancieuse de “Protection acheteurs”, une commission soi-disant optionnelle et dont le montant n’apparaît qu’au moment de payer”, indique l’UFC-Que Choisir. Elle explique que le coût de cette “protection acheteurs” n’apparaît que sur le site internet de l’entreprise, ou dans les e-mails de l’utilisateur. D’après l’association, le montant de cette commission équivaut à 5% du prix de la vente, soit à plus de 0,70€. Un coût qu’elle affirme impossible de ne pas payer.

En janvier, la licorne lituanienne avait déjà été mise en demeure par l’UFC-Que Choisir pour les mêmes raisons. Or, “Vinted ayant maintenu sa position” selon le communiqué, l’association a décidé de l’assigner en justice, mais pas seulement. Elle demande aussi le remboursement de ces “frais indûment facturés depuis 2016”.

« Nous considérons que c’est illégal. D’abord, une commission qui est optionnelle, on l’a choisi. On clique sur une case, on va cocher quelque chose ou décocher à la limite quelque chose. Ensuite, ce qui est illégal, c’est de ne pas savoir qu’elle existe et de ne pas savoir comment elle est calculée », a expliqué Raphaël Bartlomé, responsable du service juridique de l’UFC-Que Choisir.

L’association n’a pas connaissance des gains exacts qui auraient pu être récoltés par Vinted, mais estime qu’ils peuvent s’élever à des dizaines de millions d’euros. Avec 120 millions de visiteurs par an sur la plateforme et 45 millions de membres sur 13 marchés différents, les conséquences financières pourraient être élevées si ce que l’UFC-Que Choisir se révèle exact.

Ce n’est pourtant pas la première fois que Vinted est dans le viseur des consommateurs. L’association Zero Waste France l’avait accusé de participer au gaspillage vestimentaire, déclarant que la plateforme pousse ses utilisateurs à la surconsommation. Par ailleurs, 60 Millions de consommateurs l’avait pointé du doigt pour des problèmes de fraude.