Alors qu’il révoquait plusieurs décrets signés par son prédécesseur, Joe Biden a annulé une mesure qui visait à réviser la Section 230 du Communications Decency Act. Elle aurait notamment modifié les protections juridiques dont jouissent les réseaux sociaux.

Signé le 28 mai 2020 par Donald Trump, ce décret était une réponse à la décision de Twitter de mettre un label sur certains posts de l’ancien président des États-Unis pour contenu douteux. Baptisé « prévenir la censure en ligne », il remettait en cause la Section 230, une loi de 1996 qui offre une immunité aux plateformes numériques pour le contenu qu’elles hébergent. Ainsi, il aurait permis aux autorités fédérales de tenir des entreprises telles que Twitter, Google et Facebook pour responsables s’il s’avérait qu’elles portaient atteinte à la liberté d’expression des utilisateurs, en supprimant ou en modifiant leurs publications.

La Section 230 est au cœur des débats outre-Atlantique : bien que Biden ait décidé de révoquer le décret, les démocrates n’en sont pas moins critiques de la loi. Contrairement aux républicains toutefois, ils souhaitent sa réinterprétation surtout pour le contenu haineux que les plateformes peuvent contenir, et moins pour la censure que dénoncent souvent les conservateurs.

D’ailleurs, le Congrès s’intéresse fortement au rôle des réseaux sociaux dans les événements tragiques du 6 janvier dernier, lorsque des supporteurs de Donald Trump ont envahi le Capitole, symbole de la démocratie américaine. Galvanisés par les propos de l’ancien président, ils s’étaient largement organisés sur les réseaux sociaux en contestant notamment les résultats de l’élection présidentielle. En réponse, Twitter a décidé de suspendre indéfiniment le compte de Trump, quant à Facebook, son Conseil de surveillance réfléchit aujourd’hui pour savoir s’il doit lui permettre de s’exprimer à nouveau sur la plateforme.

Le décret visant la Section 230 est loin d’être le seul texte ciblé par Biden afin de contrer la politique de son prédécesseur. Il a par exemple révoqué un décret de 2020 permettant aux autorités d’engager des poursuites à l’encontre de ceux qui endommagent des statues ou des monuments, et a également mis un terme au projet de Trump qui visait à créer un jardin national des héros américains.

Reste désormais à voir si Biden s’attaquera à la Section 230 sous une autre forme.