Lors d’une conférence de presse, Joe Biden a été interrogé à propos du rançongiciel dont a été victime l’entreprise Colonial Pipeline, entraînant la mise à l’arrêt de l’un des plus importants oléoduc des États-Unis.

« Jusqu’à présent, rien ne prouve, d’après nos services de renseignement, que la Russie est impliquée, bien qu’il existe des preuves que les acteurs du ransomware se trouvent en Russie. Ils ont donc (ndlr : le gouvernement russe) une certaine responsabilité dans la gestion de cela », a déclaré la président américain. Il a par ailleurs affirmé qu’il rencontrerait prochainement Vladimir Poutine, et que la question serait alors abordée avec lui.

En outre, Biden a assuré que des efforts étaient en cours avec le FBI et le Département de la Justice dans le but de poursuivre les hackers en justice. Pour rappel, le ransomware a provoqué la suspension du fonctionnement d’un oléoduc de plus de 8 800 kilomètres transportant, depuis le Texas, 45% du pétrole utilisé sur la côte est des États-Unis. Un plan d’urgence a par conséquent été mis en place pour pallier une éventuelle pénurie. Colonial Pipeline prévoit de rétablir « substantiellement » le service de l’oléoduc d’ici la fin de la semaine.

Le FBI a confirmé que le groupe de hackers responsable du rançongiciel était baptisé DarkSide. Nouveau venu dans le domaine, il n’en est pas moins très expérimenté, avec des cybercriminels vétérans en son sein. Il a déjà ciblé des entreprises aux États-Unis ainsi qu’en Europe, et évite de s’en prendre aux organisations russes, ukrainiennes ou encore kazakhes. Le groupe a par ailleurs publié un message sur son site Internet dans lequel il revendique être « apolitique » et ne pas vouloir être associé à un gouvernement.

Les rançongiciels sont de plus en plus utilisés. Ces cyberattaques consistent à crypter ou voler les données d’une entreprise et à exiger une somme d’argent en retour sous peine de les dévoiler au grand jour. « Les ransomwares sont absolument hors de contrôle et constituent l’une des plus grandes menaces auxquelles nous sommes confrontés en tant que nation. Le problème auquel nous sommes confrontés est que la plupart des entreprises sont grossièrement sous-préparées pour faire face à ces menaces », alerte David Kennedy, spécialiste en cybersécurité.

Face à la menace grandissante des cyberattaques, Joe Biden signera, dans les prochains jours, un décret visant à renforcer son pays dans le domaine.