Des associations, des personnels de santé et des experts de l’enfance, s’étaient alarmés du projet « Instagram kids » de Facebook, c’est au tour de 44 procureurs généraux d’état américain. Dans une lettre ouverte (pdf) publiée le 10 mai ils « exhortent » Mark Zuckerberg à abandonner le projet. Facebook assure que toutes les précautions seront prises pour les enfants.

Instagram kids en délicatesse avec la loi de protection de l’enfance ?

Facebook a parfois ce don de faire l’unanimité contre lui. C’est le cas avec Instagram Kids. Le projet de cet Instagram pour enfants de moins de 13 ans a été dévoilé par Buzzfeed en mars 2021 grâce à des documents internes. Une information confirmée par le réseau social.

Depuis un mur de protestation se dresse autour du projet. Celle des procureurs généraux revêt le parfum de la menace juridique. Aux États-Unis, les données des enfants de moins de 13 ans sont strictement protégées par la loi sur la protection de la vie des enfants en ligne (COPPA). En 2020, Google avait reçu 170 millions de dollars d’amendes pour avoir récolté des données sur des vidéos YouTube d’enfants au nom de cette loi.

Le précédent Messenger kids

Dans leur lettre ouverte, les procureurs généraux estiment que Facebook « n’a jamais réussi à protéger le bien-être des enfants sur ses plateformes ». Ils développent en trois principaux points, soutenus par des rapports et études, leurs griefs au réseau social : le lien entre l’utilisation des médias sociaux et l’augmentation de la détresse mentale chez les jeunes, l’impossibilité pour des enfants de différencier vie privée et vie publique sur les réseaux et le dernier, Facebook n’a pas su protéger les enfants par le passé.

Ils font référence à une affaire qui a touché l’autre service de l’entreprise destiné aux enfants, Messenger Kids. L’application pour les 6 – 12 ans avaient une faille permettant aux enfants d’accéder à des interactions avec des inconnus, sans l’approbation de leurs parents, en rejoignant des groupes de discussion.

Facebook droit dans ses bottes

En réponse aux inquiétudes des procureurs généraux, Andy Stone, responsable de la communication de Facebook, a fait savoir à The Verge, « nous consulterons des experts en développement de l’enfant, en sécurité et en santé mentale, ainsi que des défenseurs de la vie privée pour l’informer ». Il a rappelé que la sécurité et la vie privée des enfants étaient une priorité, qu’il n’y aurait pas de publicités sur Instagram Kids. Enfin Andy Stone a expliqué que Facebook était « impatient de travailler avec les législateurs et les régulateurs, y compris les procureurs généraux du pays ».

Pas sûr que cette impatience soit réciproque. Les procureurs généraux considèrent que « Facebook ne répond pas à un besoin, mais en crée un ». Pour le moment aucun calendrier n’a été dévoilé pour Instagram Kids.