La Commission supérieure du Numérique et des Postes (CSNP), un groupe parlementaire, a livré le mardi 4 avril un document à l’exécutif contenant 27 recommandations pour lutter contre la cybercriminalité en France. Parmi ces recommandations, les parlementaires proposent la création d’un parquet national cyber, à l’image du parquet national antiterroriste.

La CNSP propose 27 recommandations à l’exécutif

Le gouvernement est depuis quelques heures en possession de cet avis sur la « sécurité numérique ». La Commission supérieure du Numérique et des Postes (CSNP) travaille plusieurs mois sur ces différentes recommandations qui vont toutes dans le même sens : lutter contre les cybercriminels, de plus en plus nombreux en France et dans le monde. Parmi les propositions phares : la création d’un parquet national cyber, un dispositif de régulation du paiement des rançons, le développement de modules d’enseignement sur la cybersécurité à l’école.

Comme on peut le lire dans ce document : « une stratégie nationale pour la sécurité dans l’espace numérique ne peut se limiter au plan national présenté par l’exécutif. La cybersécurité ne constitue qu’un volet des mesures et c’est en articulant l’ensemble de ces volets que l’État sera en mesure d’assurer l’ordre public et la sécurité des biens et des personnes dans l’espace numérique au même titre que dans l’espace physique ».

La création d’un parquet national cyber est à l’ordre du jour

Dans ces 27 recommandations, la Commission prévoit notamment la création d’un parquet national cyber. La CNSP fait état dans son rapport de véritables carences en France dans les moyens dédiés à la lutte contre la cybercriminalité. Pour vous donner un ordre d’idée, en 2021 : « seulement trois magistrats traitent les dossiers de cybercriminalité en France alors que le nombre d’attaques augmente à un rythme exponentiel depuis deux ans ». En effet, selon l’Anssi, le nombre de ransomwares aurait augmenté de 255% en 2020.

Ce parquet national cyber serait donc chargé de toutes les affaires liées à la cybercriminalité. Cela permettrait d’avoir des experts du domaine pour juger les cybercriminels. Un parquet spécialisé, à l’image du parquet national antiterroriste ou financier. La Commission supérieure du Numérique et des Postes recommande également au gouvernement de renforcer le nombre de référents « cybercriminalité » au sein des cours d’appel en France.

Une autre proposition intéressante : le développement de modules d’enseignement portant sur la cybersécurité, dans les cursus de formation aux métiers du numérique. Une proposition qui rappelle un texte récemment proposé par l’Australie qui souhaite introduire la cybersécurité dans le programme scolaire des enfants de 5 à 16 ans. Une idée loin d’être stupide quand on connaît le rôle de premier plan qu’Internet occupe dans notre quotidien en 2021. Une sensibilisation dès le plus jeune âge peut être une solution.