Ce réseau pédopornographique se faisait appeler « Boystown » et ne comptait pas moins de 400 000 membres. C’est grâce à une coopération internationale que ce coup de filet a pu avoir lieu. Après de longs mois d’enquête, un mandat d’arrêt contre les quatre allemands à la tête du réseau a été émis.

« Boystown » : le plus grand réseau pédopornographique au monde

Les services de police de plusieurs pays ont été mis à contribution. Des enquêteurs australiens, canadiens, américains, néerlandais et suédois, spécialisés dans la lutte contre la cybercriminalité, ont travaillé main dans le main pour tenter de démanteler ce fameux réseau pédopornographique géré depuis l’Allemagne. Sous la direction d’Europol, ils ont réussi à identifier les quatre personnes à l’origine du réseau.

Sur « Boystown », les membres du réseau pouvaient partager des contenus à caractère pédopornographique. Si ce réseau parallèle a vu le jour en 2019, c’est aussi parce que les contenus diffusés étaient prohibés sur le dark web. Google lutte depuis 2018 avec une intelligence artificielle pour tenter de démanteler les contenus pédopornographiques. Des photos et des vidéos de jeunes garçons, dans la plupart des cas âgés de moins de treize ans, étaient diffusés chaque jour sur cette plateforme. La plateforme a été fermée il y a quelques jours.

Parmi les quatre allemands identifiés comme étant à l’origine de cette plateforme, l’un d’entre eux se trouve actuellement au Paraguay. Il fera l’objet d’une extradition. Pour être tout à fait précis, il y aurait trois organisateurs officiels et la quatrième personne faisant l’objet d’un mandat d’arrêt serait un membre « fidèle » avec plus de 3 500 messages à son actif. Ces quatre personnes risquent plusieurs années de prison ferme.

Une affaire qui n’est pas un cas isolé

Cette affaire n’est malheureusement pas un cas isolé. En 2019, on se souvient du démantèlement de Welcome to video. À l’époque il s’agissait du plus grand site pédopornographique qui n’avait jamais existé. Il a pu être découvert en désanonymisant les transactions bitcoin. Il était géré par un sud-coréen de 23 ans, Jong Woo Son, qui purge actuellement une peine de prison en Corée du Sud. Même histoire avec la plateforme « Elysium », qui comptait près de 111 000 utilisateurs.

Ce qui frappe avec Boystown, c’est le nombre d’utilisateurs. 400 000 membres, c’est énorme. La pandémie de Covid-19 a probablement favorisé le développement rapide de ce réseau. Durant les mois de mars et avril 2020, les autorités avaient enregistré un record absolu du nombre de signalements de contenus pédopornographiques en Europe. Europol avait recensé près d’un million de faits durant cette période. La France est le troisième pays hébergeur de contenus pédopornographiques dans le monde.