Avec ce nouveau partenariat signé le 3 mai 2021, la France renforce son système anti-drones. Le groupe ADP (gestionnaire des aéroports de Paris), l’Armée de l’Air et de l’Espace et le CNES (centre national d’études spatiales) s’associent pour former une alliance qui vise à empêcher les drones non autorisés de pénétrer sur des lieux sensibles. Parmi les lieux les plus surveillés : le Centre spatial guyanais, la coupe du monde de rugby en 2023 et les JO en 2024.

La France renforce son système de lutte anti-drones

Cet accord fraîchement signé a une validité de cinq ans. Dans le communiqué diffusé par l’Armée de l’Air, on peut lire que : « cet accord vise notamment à renforcer la protection du Centre spatial guyanais. Ensemble, le CNES, l’Armée de l’Air et de l’Espace et le CNES, vont collaborer dans trois thématiques : l’évaluation de la menace, le partage d’expérience sur les menaces redoutées et des échanges techniques pour profiter des expériences de chacun ».

La lutte anti-drones n’est pas un sujet nouveau en France. Selon Philippe Lavigne, chef d’état-major de l’Armée de l’Air et de l’Espace, ce concept s’est véritablement concrétisé en 2019. Il y a deux ans, le tout premier « Dispositif particulier de sûreté aérienne » (DSPA) a été déployé sur le salon international de l’aéronautique et de l’espace de Paris-Le Bourget. L’idée d’un tel dispositif est plutôt simple : « interdire à tout aéronef, temporairement ou définitivement, l’accès à un espace aérien afin qu’il ne devienne pas une menace ».

Un partenariat pour anticiper d’éventuels incidents au cours des JO 2024

Dans un autre registre, l’entreprise américaine Raytheon, spécialisée dans les systèmes de défense a livré en 2019 à l’US Air Force sa première arme laser anti-drone. Plutôt qu’un simple dispositif, les américains ont carrément imaginé une arme pour détruire les drones non autorisés. Disons que c’est une autre vision de la lutte anti-drones. Ce système laser utilise des capteurs infrarouge et électro-optiques pour détecter et suivre les drones qui volent dans un espace aérien non-autorisé. Une technologie anti-UAS (Unmanned Air System) prête à l’emploi.

Revenus en France. L’accord passé entre l’Armée de l’Air, le CNES et le groupe ADP doit également permettre d’améliorer la sécurité de la coupe du monde rugby en 2023 et des JO en 2024. Selon l’EASA (l’Agence européenne de la sécurité aérienne) de plus en plus d’incidents liés à des drones non autorisés ont lieu en Europe. De 600 événements en cinq ans entre 2011 et 2015 à près de 2 000 uniquement dans le courant de l’année 2019. Des aéroports sont même parfois obligés de fermer à cause de tel incidents. À Londres, l’aéroport d’Heathrow s’est par exemple équipé d’un système anti-drones.