Au cours d’une audition devant le Congrès américain, des représentants d’Apple et de Google ont rencontré des membres des applications les plus virulentes envers les deux géants du web. Match Group et Spotify étaient présents pour tenter de faire valoir leurs droits. Le directeur juridique de Match Group a avoué à la sénatrice Amy Klobuchar être effrayé par le pouvoir que détiennent ces deux géants du web sur leurs activités.

Spotify et Match Group font part de leurs inquiétudes au Congrès

Durant cette audition, les éditeurs d’applications ont notamment exprimé leurs craintes quant à la facilité avec laquelle Apple ou Google pourrait saper leurs activités en apportant d’infimes modifications aux règles des Stores. Parmi les revendications, un sujet récurrent : les frais élevés pour les achats in-app et le manque de clarté de la part des deux géants à ce sujet. Match Group et Spotify ont également accusé Apple et Google de menacer la survie de leurs entreprises. Selon Horacio Gutierrez, directeur juridique chez Spotify, Apple a déjà formulé plusieurs types de menaces envers la société suédoise.

Après que Spotify ait décidé de s’exprimer sur le comportement anticoncurrentiel présumé d’Apple, la firme de Cupertino aurait attaqué de front. Horacio Gutierrez précise la nature de ces menaces. Apple aurait laissé entrevoir la possibilité de supprimer Spotify de l’App Store, de refuser d’en faire la promotion ou d’attendre pendant des mois pour que des mises à jour mineures de l’application soient approuvées. Il ajoute ceci devant le Congrès : « ils nous tiennent de cette manière pour que nous arrêtions de nous exprimer à leur sujet ».

Les éditeurs d’applications tentent de contourner les règles… en vain

Spotify tente de contourner les règles d’Apple à propos des commissions in-app en permettant à ses clients de passer à la version payante uniquement en dehors de l’application iOS. Il faut passer par un navigateur web pour souscrire à un forfait payant, ce qui permet à Spotify d’éviter la commission de 15 à 30% qu’Apple prélève sur les achats in-app. Par conséquent, Apple ne permet pas à Spotify de présenter ses mises à jour avec les clients par le biais de son application. Encore une fois, les utilisateurs doivent passer par un navigateur web

Selon Apple et Google : « les frais facturés aux développeurs sont destinés à couvrir les coûts liés à la distribution des applications sur leurs plateformes et à leur sécurisation ». Wilson White, un représentant de Google, a déclaré devant le Congrès que : « en essayant de satisfaire de telles plaintes, nous pourrions endommager les fondements qui ont permis à l’écosystème open source Android de fonctionner si bien pour un ensemble beaucoup plus large de petites et moyennes entreprises ».

Les commissions sur les achats in-app ne sont pas le seul sujet… Les éditeurs d’applications s’inquiètent de la concurrence des produits Apple et Google, comme Apple Music de front avec Spotify, et de leur mise en avant sur les Stores.