Les chiffres du premier trimestre 2021 sont tombés pour Netflix qui dévoile des objectifs de recrutement en deçà des attentes. Une annonce lourdement sanctionnée par la bourse alors que le chiffre d’affaires du service de vidéo à la demande a augmenté dans le même temps.

Netflix vient de dévoiler (pdf) ses chiffres pour le premier trimestre de l’année. Le service a recruté 3,98 millions d’abonnés entre janvier et mars soit une hausse de 14%. Elle a réalisé dans le même temps un chiffre d’affaires de 7 milliards de dollars (+24%) pour un bénéfice de 1,7 milliard, soit plus du double de l’année dernière ! Des chiffres qui auraient de quoi faire rougir bon nombre d’entreprises mais qui ont pourtant été sanctionnés en bourse, le titre perdant 10% hier. En cause, le ralentissement du nombre d’abonnés inférieur aux attentes des analystes qui tablaient sur 6 millions d’abonnés en plus.

Fin de pandémie et ralentissement des productions

Son fondateur Reed Hastings avait pourtant prévenu des risques de ralentissement au fur et à mesure que les abonnés dans le monde étaient autorisés à sortir de chez eux. Netflix rate ainsi de 2 millions son objectif de 210 millions d’abonnés pour la fin mars. Bien loin des 16 millions d’abonnés enregistrés début 2020 pendant le confinement. Un ralentissement donc, qui devrait se poursuivre dans les mois à venir avec l’ouverture des cinémas, magasins et salles de spectacle.

Mais le déconfinement seul n’est pas apte à expliquer tous ces chiffres. Le manque de nouvelles productions n’a pas non plus beaucoup emballé le public dernièrement. Le géant a en effet dû ralentir la cadence de ses productions pendant la pandémie offrant un catalogue plutôt pauvre et qui ne devrait regagner en vigueur que vers la fin d’année.

Une concurrence accrue

Bien que la société s’en défende, Netflix a certainement dû faire face à une concurrence accrue. Pour la société, toutes les plateformes de vidéo en streaming ont dû faire face à un ralentissement. « Nous nous sommes demandé si ce n’était pas à cause de la compétition, (…) mais nous avons examiné de près les données dans les régions où il y a de nouveaux concurrents et cela ne fait pas de différence pour nous en termes de croissance relative » a expliqué Reed Hastings lors d’une conférence aux analystes. On peut tout de même se demander si l’émergence de plateformes concurrentes comme Disney+, HBO Max ou Apple TV+ n’y est pas pour rien. Disney+ qui n’a même pas 2 ans d’existence a déjà dépassé les 100 millions d’abonnés et Amazon avec son service Prime compte 200 millions d’abonnés. Une concurrence qui place son plus gros marché, les Etats Unis, au bord de la saturation.

Pour faire face à la concurrence, le groupe a donc prévu d’investir 17 milliards de dollars pour des nouveaux contenus cette année contre 12,5 milliards en 2020 et 14,8 milliards en 2019. Une somme qui devrait notamment servir à sortir plus de productions étrangères maintenant que sa croissance se réalise surtout en dehors du pays qui l’a vu naître.

Le tableau n’est quand même pas totalement noir pour le service qui jouit tout de même d’une base d’abonnés solide et d’un catalogue riche. Mais elle devra proposer un niveau de qualité un peu plus élevé si elle souhaite se distinguer de la concurrence.