Mardi, BlaBlaCar a annoncé avoir levé 97 millions d’euros. L’entreprise a laissé entendre qu’elle voulait s’imposer à l’international, développer une application multimodale mais aussi entrer en bourse. De nombreux projets qui, elle l’espère, lui permettront de redevenir rentable fin 2022.

Une prochaine entrée en bourse pour BlaBlaCar ?

Si en 2019 les revenus de BlaBlaCar avaient augmenté de 71%, la pandémie a grandement impacté la société. Son absence de coûts fixes pourra malgré tout lui permettre de se rétablir doucement mais sûrement. L’entreprise a d’ailleurs confié à l’AFP que la société avait dorénavant assez de liquidités avant son prochain projet : entrer en bourse. “Nous avons encore plus de 200 millions d’euros de liquidités suite à ce tour de financement”, disait Nicolas Brusson, cofondateur et PDG. Avec 97 millions d’euros levés, cette somme, d’après Crunchbase, amènerait à 500 millions d’euros accumulés depuis 15 ans par l’entreprise, provenant de quinze investisseurs différents.

Pour cette opération, le tour de table inclut une nouvelle fois VNV Global, mais également deux nouveaux investisseurs : Otiva J/F AB et FMZ Ventures. “BlaBlaCar est au transport ce qu’AirBnB est à l’hébergement. C’est la seule marketplace globale de la mobilité qui bénéficie d’une source d’offre unique et difficile à répliquer, d’un engagement très fort de la part de sa communauté et d’une marque puissante”, a déclaré Per Brilioth, CEO de VNV Global, cité dans un communiqué.

Si BlaBlaCar n’a pas exprimé la raison de cette levée de fonds, elle a indiqué que ce sera la dernière avant de faire ses premiers pas en bourse. L’objectif premier est, pour le moment, “d’amener la société fin 2022 à nouveau à la rentabilité, en croissance”.

La start-up veut se développer à l’international et revoir son application

Nicolas Brusson n’est pas inquiet quant à l’avenir des trajets BlaBlaCar en Europe, qui repartiront de plus belle dès la levée des restrictions de circulation. “En France, les volumes en sont à peu près la moitié de 2019 à la même période, alors qu’on est quand même en confinement”, constate-t-il. “Il y a une population frustrée qui veut voyager, plus jeune que la moyenne, comme le sont souvent nos membres. Il y aura une accélération très rapide en France et dans les pays européens, c’est très clair. Ce qui est moins clair, c’est le timing !”. Il aimerait redéployer le réseau de bus, BlaBlaBus, dès que possible, en France mais aussi en Allemagne pour proposer l’année prochaine “un réseau de bus qui soit au moins deux fois celui de 2019”. Pour cela, l’application veut revoir toute son application pour devenir multimodale. Les utilisateurs pourront chercher les options qui s’offrent à eux pour aller d’un endroit à un autre, que ce soit en train, en bus, ou en covoiturage.

À travers cette nouvelle opération, l’entreprise veut profiter de la sortie de la crise sanitaire pour être “agressif” en Europe, mais pas seulement. BlaBlaCar veut travailler sur différents marchés et prendre des parts en Pologne, en Russie, en Ukraine, en Inde, au Brésil mais aussi au Mexique. Pour le cofondateur, “80% de l’usage de BlaBlaCar est hors Europe”.

L’entreprise trace petit à petit la suite de son parcours, tentant de se démarquer de ses concurrents en devenant une référence pour chaque moyen de transport. BlaBlaCar envisage, dans certains pays « un mélange de croissance organique et d’acquisitions en fonction des opportunités d’accélération », comme en Ukraine où la société vient de racheter Octobus, spécialisée dans la numérisation des services des opérateurs de cars. Un moyen de s’imposer sur la scène internationale, que ce soit en servant de place de marché ou en entrant en bourse, et d’assurer sa pérennité.