Après Apple avec sa puce M1, c’est au tour de Nvidia de s’attaquer à un marché sur lequel Intel règne en maître absolu. Ce marché, c’est celui des processeurs ARM. Nvidia vient de dévoiler Grace, un processeur nommé ainsi en hommage à Grace Hopper. Cette informaticienne de renom a créé le language de programmation COBOL (pour COmmon Business Oriented Language) et le premier compilateur au début des années 50.

Avec Grace, Nvidia s’attaque au marché des processeurs ARM

Grace devient le tout premier processeur ARM de centre de données chez Nvidia. Comme le rapporte le Wall Street Journal, ce CPU (Central Processing Unit) a été pensé pour supporter des charges de travail extrêmes comme celles d’un supercalculateur d’intelligence artificielle.

Cette puce a également pour vocation d’améliorer l’exécution des algorithmes de langage naturel, ou les systèmes de recommandations intelligents. Des technologies qui demandent une énorme quantité de mémoire vive. Ce processeur sera alimenté par des cœurs ARM Neoverse et étroitement lié au GPU de la société.

Grace permettra, selon Nvidia, de rendre un modèle de traitement du language naturel dix fois plus rapide qu’il ne l’est aujourd’hui. Jensen Huang, fondateur et CEO de Nvidia, a déclaré que : « l’intelligence artificielle de pointe et la science des données poussent l’architecture informatique actuelle au-delà de ses limites, en obligeant le traitement d’énormes quantités de données. Couplé à notre GPU (Graphics processing unit) et à notre DPU (Data Processing Units), Grace va avoir la capacité de faire progresser l’intelligence artificielle ».

Ce nouveau CPU a été pensé pour répondre aux besoins du marché

Les ingénieurs de la société se sont appuyés sur la technologie NVLink pour arriver à une bande passante de 900 Go/s entre le CPU et le GPU… 14 fois plus rapide que ce qui existe aujourd’hui. D’ailleurs, avant même d’avoir été fabriqué, ce futur CPU a déjà séduit de nombreux acheteurs

En effet, le Swiss National Supercomputing Centre (SNSC) et le Laboratoire national de Los Alamos à New Mexico aux États-Unis, ont d’ores et déjà annoncé leur intention de lancer des systèmes équipés du processeur Grace. Dès 2023, le SNSC équipera son nouveau supercalculateur Alps, fabriqué par Hewlett Packard, avec Grace.

Grace a toutes ses chances de connaître un succès immédiat. Sûrement autant que Tegra, la dernière technologie ARM de la société. Aucun doute, Grace a été conçu pour répondre aux besoins du marché, plus particulièrement dans les domaines de l’économie, de la biologie, mais aussi de l’informatique quantique.

Une technologie qui intéresse les gouvernements du monde entier et notamment la France. Emmanuel Macron a récemment débloqué 1,8 milliard d’euros pour positionner la France aux côtés des États-Unis et de la Chine.