La firme de Redmond essaye un nouveau système de refroidissement pour améliorer les performances et l’efficacité énergétique de ses serveurs. Cette nouvelle technique consiste à les plonger dans un bain liquide porté à ébullition. Si le système existe déjà, Microsoft affirme être le « premier fournisseur de cloud computing à utiliser le refroidissement par immersion dans un environnement de production ».

Initialement, la technique du bain liquide vient du minage du bitcoin

Il s’agit d’un liquide spécialement conçu à cet effet, composé de fluorocarbone, qui est chargé d’éliminer la chaleur lorsqu’il est en contact des composants. Le liquide atteint un point d’ébullition à basse température (50 degrés Celsius). Un système de refroidissement en boucle fermée qui permet de réduire l’impact énergétique du système. En effet, aucune énergie n’est nécessaire pour déplacer le liquide dans le réservoir. Les serveurs n’ont plus besoin de refroidisseurs.

Christian Belady, vice-président du groupe de développement avancé des data centers de Microsoft, a déclaré que : « ça ressemble à une baignoire en pleine ébullition. La seule différence est que dans votre casserole l’ébullition est atteinte à 100 degrés Celsius, et dans le cas de notre bain liquide, elle est atteinte 50 degrés Celsius ». En réalité, ce type de refroidissement liquide a déjà été utilisé dans les infrastructures qui développent des cryptomonnaies. Avec la demande croissance du cloud computing, le minage du bitcoin a vraisemblablement inspiré Microsoft.

Il est clair qu’avec la pandémie de Covid-19 et les mesures qui obligent les salariés à faire du télétravail et donc de nombreuses visioconférences, la demande ne peut qu’augmenter. Marcus Fontoura, Chief architect d’Azure Compute chez Microsoft, précise que : « nous savons que sur Teams, lorsque vous arrivez entre 9h et 10h ou entre 13h et 14h, il y a un énorme pic parce que les gens rejoignent les réunions en même temps« . La technique de refroidissement du bain liquide doit justement permettre de gagner en performance.

Objectif : réduire l’impact énergétique des serveurs

Plus sérieusement, Christian Belady précise que : « les techniques de refroidissement par air ne suffisent plus et que la demande en puissance de calcul s’accélère, le refroidissement liquide nous permet de densifier nos infrastructures et donc de poursuivre la tendance de la loi de Moore à l’échelle d’un centre de données ». Avec ce bain liquide, la réduction de la consommation énergétique des serveurs atteint 5 à 15%. Les chercheurs qui travaillent sur ce projet estiment également que cette nouvelle technique permettra de réduire l’utilisation de l’eau.

Ce n’est pas la première fois que Microsoft teste une nouvelle solution pour réduire l’impact énergétique de ses serveurs. Il y a quelques mois, le projet Natick fût un véritable succès. Les serveurs de Microsoft plongés dans les eaux écossaises depuis deux ans ont été repêchés et les premières conclusions sont fructueuses. 864 serveurs avaient été longés en pleine mer. Christian Belady précise que : « ce que nous attendons de l’immersion dans le bain liquide bouillant, c’est une tendance similaire, car le fluide déplace l’oxygène et l’humidité, et ces deux éléments créent de la corrosion… des éléments qui provoquent des pannes dans nos systèmes ».