Le 6 avril 2021, YouTube a divulgué une nouvelle métrique : le Violative View Rate (VVR). Ce dernier l’aidera à mieux estimer le pourcentage de vues sur des vidéos qu’elle héberge, et allant à l’encontre de ses règles.

Le Violative View Rate : nouvelle métrique de YouTube

YouTube a décidé de passer un cap dans la modération des contenus. Alors que le site est chaque minute alimenté de vidéos allant à l’encontre des nombreuses règles de communauté, il a décidé d’agir de manière proactive avec le Violative View Rate. La société portait déjà une attention particulière avec des algorithmes pour supprimer les contenus sensibles ou dangereux. En effet, cela l’aidait notamment à empêcher la mise en ligne de certaines vidéos qui allaient à l’encontre de ses règles. Cela n’était néanmoins pas assez efficace pour freiner la propagation de contenus jugés dangereux.

Le Violative View Rate a pour but de mieux démontrer son efficacité dans la recherche et la suppression de vidéos. Ces nouvelles statistiques sont d’ores et déjà appliquées au règlement de la communauté YouTube, un rapport de transparence indique en détail le type de vidéos supprimées de la plateforme.

Graphique du VVR depuis 2017 sur YouTube

Sur YouTube, une diminution de 70% du VVR a pu être observée depuis 2017. Source : YouTube

Dans ses nouvelles statistiques, YouTube a indiqué que les vidéos violant ses règles représentaient 0,16% à 0,18% des vues sur son site entre octobre et décembre 2020. Ainsi, sur 1000 vues, 16 à 18 allaient à l’encontre des règles et étaient, pour certaines vidéos, supprimées. YouTube affirme que cela représente une baisse de 70% par rapport à 2017, lorsque la société a commencé à tester le VVR. Jennifer O’Connor, directrice de l’équipe s’occupant de la protection sur YouTube, a déclaré que des progrès importants avaient été faits.

Cette baisse, apparue entre 2017 et 2018, a pu être observée lorsque YouTube a commencé à s’appuyer sur des intelligences artificielles pour détecter les vidéos considérées comme problématiques. Auparavant, la plateforme s’appuyait principalement sur les utilisateurs qui signalaient les vidéos. Jennifer O’Connor a déclaré que le but était que le chiffre soit le plus proche de zéro possible.

Des efforts de modération limités

Avec le VVR, YouTube fait un pas en avant dans la modération des vidéos. Néanmoins, ces nouvelles statistiques restent assez limitées. En effet, la plateforme indique que le VVR est une meilleure métrique pour suivre, par exemple, combien de temps une vidéo potentiellement problématique peut rester en ligne. Pourtant, ces nouveaux chiffres contiennent seulement les vidéos qui vont à l’encontre des règles générales de YouTube. Les vidéos enfreignant les règles de publicité de YouTube, mais pas les règles générales de la communauté, ne sont ainsi pas prises en compte dans le VVR. Même si le contenu peut heurter, il ne va pas à l’encontre des règles, et n’est donc pas inclus dans ces chiffres.

Bien qu’elles soient jugées problématiques par les internautes, de nombreuses vidéos douteuses restent en ligne, puisqu’elles ne vont pas à l’encontre des règles de la plateforme. YouTube a en effet fait des efforts pour limiter le nombre de vidéos douteuses mises en ligne grâce à divers outils. Selon l’entreprise, ces derniers en détectent 94% avant même qu’elles ne soient vues. Néanmoins, YouTube est une grande plateforme ; les chiffres du VVR témoignent d’une avancée importante, mais démontrent qu’aucun système n’est infaillible.

Enfin, Jennifer O’Connor a déclaré que YouTube utilise le VVR en interne pour mieux comprendre dans quelle mesure elle réussit à protéger les utilisateurs contre les contenus violents. Mais il peut être difficile de déterminer l’ampleur des vidéos douteuses et des vues qui les accompagnent si les chiffres n’apportent qu’une vision partielle de celle-ci.