Alors que sa mise en place a été annoncée fin novembre 2020, la Digital Markets Unit entre enfin en service au Royaume-Uni. Sa seule et unique mission est de réguler les Big Tech comme Facebook et Google.

Des entretiens avec les entreprises, les pouvoirs publics et les universitaires pour commencer

Cette nouvelle agence fait partie intégrante de la Competition and Markets Authority, autorité gouvernementale se chargeant des affaires antitrust ; cette dernière s’occupe d’ores et déjà de plusieurs cas, mais elle a beaucoup légué des missions à l’Union européenne par le passé. La Digital Markets Unit est composée d’une soixantaine d’employés et dirigée par Will Hayter, un ancien dirigeant dans la régulation. « Aujourd’hui est une étape majeure dans la voie de la création des marchés en ligne les plus compétitifs du monde, avec les consommateurs, les entrepreneurs et les éditeurs de contenu en leur cœur », a déclaré Oliver Dowden, secrétaire britannique au numérique, dans un communiqué.

Pour commencer, l’agence va récupérer des informations cruciales auprès des entreprises, des pouvoirs publics et des universitaires. Elle va ensuite attendre que de nouvelles législations soient mises en place et, en amont, va rédiger un code de conduite que les géants technologiques devront respecter. Dès l’année prochaine, elle devrait être en mesure d’infliger des amendes, d’annuler les fusions d’entreprises et de forcer les firmes à se conformer à son nouveau code de conduite. L’instauration de la Digital Markets Unit est essentielle pour le Royaume-Uni, où les réglementations antitrust mises en place par l’UE ne sont plus en vigueur.

Une tendance mondiale

L’entrée en service de l’agence britannique suit la tendance mondiale avec des gouvernements de plus en plus décidés à mieux réguler les Big Tech et leur immense pouvoir. Aux États-Unis, Facebook et Google vont devoir faire face à un procès antitrust d’une ampleur inédite pour abus de position dominante, tandis qu’Amazon est également dans le viseur des autorités. Même son de cloche en Chine, où de nouvelles réglementations antitrust viennent d’entrer en vigueur.

L’Europe n’est pas en reste avec les Digital Markets Act et Digital Services Act, qui comptent parmi les législations les plus strictes à l’encontre des géants technologiques dans le monde. De son côté, le gouvernement du Royaume-Uni organisera prochainement une réunion des ministres du numérique afin de discuter de l’harmonisation des approches réglementaires et politiques.