Selon Bloomberg, le géant TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Co.) a prévu d'investir 100 milliards de dollars (85 milliards d'euros) au cours des trois prochaines années pour augmenter sa capacité de fabrication de semi-conducteurs. Cette déclaration survient alors que la pénurie de puces fait tourner les usines du monde au ralenti.
100 milliards de dollars pour produire plus de semi-conducteurs
Le géant taïwanais est le premier fabricant de semi-conducteurs au monde. Plus tôt cette année, l'entreprise avait déjà prévu d'investir 28 milliards de dollars pour produire plus de puces, mais la conjoncture et la crise actuelles poussent TSMC à revoir ses prévisions. L'entreprise doit absolument augmenter sa capacité de production. En plus d'être le plus grand fabricant de semi-conducteurs au monde avec Samsung, TSMC est aussi la plus grande entreprise taïwanaise...
TSMC s'est engagée à aider ses clients à surmonter cette crise. Dans un communiqué de presse, l'entreprise a déclaré ceci : "nous prévoyons d'investir 100 milliards de dollars au cours des trois prochaines années afin d'augmenter notre capacité à soutenir la fabrication et la R&D des technologies avancées de semi-conducteurs. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos clients pour répondre à leurs besoins de manière durable et tout faire pour les aider dans cette situation de pénurie".
Les plus grandes entreprises du monde dont Apple, Qualcomm ou encore Nvidia, s'approvisionnent chez TSMC. L'entreprise taïwanaise précise que sa priorité est l’industrie automobile : un secteur qui souffre particulièrement de cette pénurie mondiale. Il faut dire que l’automobile est la victime la plus "visible" du manque de semi-conducteurs. Les constructeurs automobiles ne fabriquent pas leurs propres puces. C'est tout le problème. Ils se fournissent justement chez des géants comme TSMC, Samsung ou Huawei.
TSMC au secours de l'Europe ?
TSMC et Samsung pourraient même aider l'Union européenne à développer ses propres fonderies de semi-conducteurs. Les deux géants asiatiques veulent aider le Vieux continent à développer des usines de production pour des semi-conducteurs inférieurs à 10 nm voire des puces de 2 nm. C'est en tout cas la volonté de Bruno le Maire qui a des ambitions de souveraineté industrielle pour la France et pour l'Europe.
D'autres acteurs comptent bien se saisir de ce sujet. C'est notamment le cas d'Intel qui prévoit d'investir 20 milliards de dollars pour relancer la fabrication de puces aux États-Unis. De son côté, le gouvernement américain a prévu de mettre 50 milliards sur la table. Joe Biden veut rendre le pays plus compétitif et se protéger d'une éventuelle menace chinoise. Un National Semiconductor Technology Center verra également le jour dans les prochains mois pour superviser la production de semi-conducteurs.