Un groupe de hackers chinois a réussi à voler des données provenant de caméras de sécurité privées mais aussi d’autres caméras installées secrètement dans des hôtels, des cabines d’essayage et des salons de beauté. Les pirates informatiques vendent désormais certains extraits, notamment des passages de nudité ou des actes sexuels entre 20 et 50 yuans (2,5 à 6,5 euros).

Les données de milliers de caméras de sécurité privées sont à vendre

Ces informations sont tirées d’un reportage TV mené par Henan Television, une chaîne de télé chinoise. Des dizaines de milliers de caméras ont été piratées. Les hackers proposent même de visionner certaines caméras en temps réel. Les « clients » peuvent acheter les identifiants et les mots de passe des caméras de 10 foyers pour 70 yuans (10 euros), tandis que les identifiants de connexion pour 10 hôtels et 10 foyers coûtent 150 yuans (21 euros).

Le chef des hackers s’est exprimé sur QQ, un service de messagerie instantanée détenu par Tencent. Il explique avoir des dizaines de milliers de vidéos en stock… Rien qu’en février, il a tout de même partagé près de 8 000 vidéos dans une discussion de groupe. Les membres présents dans ce groupe étaient en réalité des VIP qui revendent ces vidéos à leur propre réseau par la suite. Les données proviennent de caméras situées dans tout le pays : des provinces du Guangdong, du Hunan ou encore du Hubei. Ce sont les trois provinces les plus touchées.

Le hacker à l’origine du vol des données a déclaré ceci : « j’ai tellement de clips vidéo que vous ne pourriez pas tous les regarder en six mois, même si vous étiez devant un écran 24 heures sur 24 ». Il propose à son réseau de gagner de l’argent en revendant les vidéos à leur propre réseau. Il s’est exprimé sur un chat vocal privé : « si vous voulez gagner de l’argent, vous pouvez être mon agent, obtenir les vidéos à un prix bas et les vendre à un prix plus élevé ».

Des pratiques inquiétantes qui trouvent de nombreux amateurs

Aujourd’hui, cet homme travaille avec une douzaine d’autres qui parcourent le pays pour installer des caméras partout où elles vont. Selon lui, les vidéos mettant en scène une « vie de famille normale » sont de plus en plus populaires… Le South China Morning Post prend l’exemple d’une vidéo diffusée sur QQ. On voit une famille de trois personnes enregistrée avec une caméra cachée dans leur maison de vacances. Une femme est allongée sur le canapé, sur son téléphone portable, le père est à moitié nu et leur enfant joue devant eux. La vidéo dure 8 heures.

Le hacker affirme que : « beaucoup de gens aiment ce genre de vidéos de nos jours, observer la vie privée des gens, ce qu’ils font en ce moment… Vous savez quoi, j’ai vendu cette vidéo plusieurs centaines de fois ». Des tendances inquiétantes. Lorsque des actes sexuels sont diffusés, cela peut conduire au délit de diffusion de pornographie, ce qui peut entraîner une peine d’emprisonnement allant jusqu’à deux ans, selon le droit pénal chinois.