C’est fait, ce 31 mars 2021, Deliveroo a fait ses premiers pas sur la place londonienne. Après quelques semaines de préparation, le prix de l’action a été fixé à 3,90 livres. Cette première phase a permis à l’entreprise de lever 1,5 milliard de livres, soit 1,7 milliard d’euros.

Le montant fixé pour ses actions permet à Deliveroo d’être valorisée à 7,6 milliards de livres. La dernière valorisation en date, janvier 2021, était de 5,09 milliards de livres. Même si l’entreprise a dû revoir ses ambitions financières à la baisse en réduisant le prix de l’action, cette introduction en bourse n’en est pas moins positive. D’autant que certains fonds avaient annoncé leur volonté de bouder la mise sur le marché de Deliveroo, la jugeant pas assez éthique. Pour l’instant, seuls les professionnels peuvent s’échanger des actions. La véritable ouverture au public aura lieu à partir du 7 avril.

« Je suis très fier que Deliveroo entre en Bourse à Londres, chez nous. Nous allons continuer à investir dans les innovations qui aident les restaurants et le secteur de l’épicerie à grandir, à offrir plus de choix que jamais aux clients et à donner aux livreurs plus de travail, » a annoncé Will Shu, PDG de l’entreprise.

Cette entrée en bourse devrait permettre à Deliveroo d’avoir une assise financière plus confortable vis-à-vis de la concurrence. C’est notamment le cas d’Uber, dont la mise sur le marché a eu lieu en 2019 et qui bénéficie de plus de moyens pour étendre ses services de livraison Uber Eats. Cette capacité financière lui a également permis de faire l’acquisition de Postmates en décembre 2020 pour 2,6 milliards de dollars.

Quoi qu’il en soit, les deux acteurs, comme Just Eat, vont devoir faire face à une vague de remise en question du statut de leurs coursiers. La justice espagnole, italienne et suisse a déjà certaines plateformes à salarier les livreurs. D’autres pays pourraient suivre, puisque la Commission européenne a lancé récemment lancé une consultation avec les partenaires sociaux. Alors que ces entreprises évoluent sur un modèle économique déjà fragile et parfois précarisant, une régulation du travail à la tâche pourrait sérieusement chahuter le secteur, et leur cours en bourse par la même occasion.