Le National Labor Relations Board (NLRB), une agence indépendante du gouvernement fédéral américain chargée de conduire l’élection syndicale de l’entrepôt Amazon de Bessemer, a rejeté une demande du géant de l’e-commerce. Celle-ci concernait notamment l’installation d’une caméra au sein du bureau de la NLRB à Birmingham où se déroule le décompte des votes. Avec la réputation de l’entreprise de surveiller de très près ses salariés, la décision du NLRB n’est pas étonnante. Si la requête d’Amazon avait été acceptée, les bandes de vidéosurveillances auraient été accessibles à la fois par Amazon et par le NLRB.

Par peur d’éventuelles fraudes, Amazon a également demandé le changement des serrures de la pièce contenant l’urne des bulletins de vote, ainsi qu’un registre des ouvertures de la salle pendant le dépouillement. Aussi, l’entreprise de Jeff Bezos a réclamé l’utilisation d’un ruban particulier pour sceller les urnes et le bureau du NLRB afin de « garantir qu’aucun accès non autorisé aux bulletins, aux urnes ou à la salle d’entreposage ne se produise », selon la demande d’Amazon.

« La région procédera au dépouillement des bulletins de vote à la vue des observateurs participant via une plateforme numérique et des observateurs présents en personne, conformément aux procédures et protocoles de l’Agence, y compris ceux relatifs à la sécurisation des urnes », détaille Lisa Henderson, directrice régionale de la NLRB, dans la décision.

Amazon et le syndicat de distribution Retail, Wholesale and Department Store Union (RWDSU) ont chacun 4 observateurs présents au dépouillement. Tous sont autorisés à contester les bulletins de vote, notamment si le poste d’un employé ne lui permet pas de voter ou si sa signature est illisible. Les bulletins invalidés seront mis de côté et le NLRB les comptera lors d’une séance ouverte aux médias.

Le 29 mars 2020, les votes des 5 800 salariés de l’entrepôt se sont clôturés. Dès le lendemain, leur dépouillement a commencé. Le résultat est attendu d’ici une semaine. Situé dans le sud-est des États-Unis en Alabama, l’entrepôt de Bessemer pourrait être la première unité américaine à être syndiquée. En effet, en 2014, des techniciens de l’entrepôt de Delaware ont voulu former un syndicat, mais faute de votes, le projet n’avait pas abouti. Si les votes s’avèrent en faveur du syndicat, les salariés de l’entrepôt rejoindront le RWDSU. Mobilisés depuis octobre 2020, les employés voulant être syndiqués revendiquent de meilleures conditions de travail et une revalorisation des salaires.