H&M est actuellement ciblée par un boycott sans précédent en Chine. En cause : la décision de la firme suédoise de ne plus s’approvisionner dans la province du Xinjiang, région qui représente 87% de la production totale de coton dans le pays, rapporte le Wall Street Journal.

Le géant du retail a justifié sa décision par la situation des populations ouïghoures, placées dans des camps de concentration et forcées à travailler dans cette vaste province située au nord-est de la Chine. Si les autorités nient ces allégations, elles ont fortement détérioré les relations commerciales entre l’Empire du Milieu et l’Occident ; la situation dans laquelle se trouve actuellement H&M en est le parfait exemple.

Bien que son annonce date de 2020, l’entreprise subit un boycott important depuis la semaine dernière, quand ses propos sont revenus en top des tendances sur la plateforme Weibo, équivalent chinois de Twitter. Ils ont notamment été repris par plusieurs médias dirigés par le gouvernement du pays, à l’instar de CCTV, qui a déclaré : « Réaliser d’énormes profits en Chine tout en calomniant la Chine… Ce type d’entreprises n’a aucune éthique commerciale de base ».

Depuis le jeudi 25 mars, il est ainsi impossible de trouver un magasin H&M sur les différentes applications GPS chinoises, comme celle de Baidu par exemple. La firme possède pourtant des centaines de magasins à travers le pays. De même, les plus importants sites d’eCommerce de Chine, c’est-à-dire Alibaba, JD.com et Pinduoduo, ne présentaient plus aucun vêtement de la marque H&M. Sur Didi, plus importante application de VTC, il était également impossible de trouver un moyen de transport pour se rendre dans un établissement de la marque suédoise.

De nombreux Chinois estiment que la décision d’H&M est une véritable attaque contre leur pays, explique le Wall Street Journal. Pékin est en effet sous le feu des critiques de la part de plusieurs entités européennes par rapport à la situation dans le Xinjiang, le pouvoir a donc durci le ton en imposant des sanctions en Europe. Pour les habitants de la Chine, les accusations contre leur pays sont infondées et ne peuvent pas rester sans réponse. « Je pense que nous allons assister à une recrudescence de ce phénomène, la Chine cherchant à utiliser la pression commerciale pour amener les gouvernements étrangers à se calmer et à faire marche arrière », a ainsi déclaré James McGregor, analyste de la société de conseil aux entreprises APCO.

Les conséquences de ce boycott sur l’activité d’H&M pourraient être importantes tant le marché chinois est crucial. Deux célébrités du pays ont d’ailleurs décidé de quitter leur position d’ambassadrices de la marque, situation dans laquelle se sont également retrouvées Adidas et Nike pour des faits similaires.