Robinhood, la plateforme américaine de trading sans frais vient d’annoncer sa future introduction en bourse. Une manœuvre qui reflète le fort intérêt des Américains pour l’activité boursière depuis le début de la pandémie.

Créée en 2013, Robinhood est une société américaine dont le but est de démocratiser la bourse en ligne. Les fondateurs de la startup s’étant rendu compte que les grandes sociétés de Wall Street ne payaient rien pour négocier des actions, ces derniers ont décidé de créer une application mobile de trading sans prélèvement de frais. En effet, à l’inverse d’autres services similaires qui prélèvent une commission sur les ordres d’achat ou de vente d’actions en bourse, Robinhood, elle, n’en prélève aucune et se rémunère via d’autres mécanismes comme l’obtention de prêts.

Vraisemblablement galvanisé par tout le buzz autour de la plateforme, la société a déclaré mardi avoir déposé confidentiellement une demande d’introduction en bourse. L’application a en effet profité pleinement du confinement qui a poussé des millions d’Américains à utiliser leur épargne et leur temps pour s’essayer au trading. Un pari gagnant, puisque d’après Bloomberg, la société aux 13 millions d’utilisateurs, pourrait être valorisée à 40 milliards de dollars (33,92 milliards d’euros) lors de son entrée en bourse. L’introduction devrait avoir lieu au Nasdaq dès la fin du deuxième trimestre de 2021.

Néanmoins, l’opération n’est pas sans risque. L’application a par exemple connu de nombreux déboires cette année qui, bien qu’ayant fait parler d’elle, ont limité son expansion dans d’autres pays (elle n’est disponible que sur le territoire américain actuellement). L’entreprise s’est par exemple mise à dos une partie de sa clientèle après avoir interrompu de manière inattendue les transactions sur des actions Gamestop en janvier. Le 12 juin dernier, un étudiant de 20 ans s’est suicidé après que son compte Robinhood ait affiché un solde négatif de 730 165 dollars. « Comment un jeune de 20 ans sans revenus a-t-il pu se voir attribuer un crédit de près d’un million de dollars ? », écrivait-il sur une note laissée sur son ordinateur. Ces déboires montrent ainsi que certains internautes n’ont pas bien pris en compte les risques liés à l’investissement en ligne, ce qui pourrait à terme attirer l’œil des autorités américaines.

La société, qui n’a pas encore transmis de chiffres officiels sur ses résultats, a tout de même réussi à motiver de nombreux internautes à essayer le courtage en ligne, validant ainsi son approche de stratégie sans commission. Mais comme toute jeune startup, elle doit sécuriser son approche.