Dans une interview accordée à Axios, le député démocrate David Cicilline, président du sous-comité antitrust de la Chambre des représentants, a dévoilé sa tactique pour faire tomber le monopole des GAFA.

Un lobbying bien rodé

L’été dernier, les dirigeants d’Amazon, Google, Facebook et Apple ont été entendus par des membres du Congrès, et notamment par David Cicilline. Si cette audience a mené aux inculpations de Google et de Facebook concernant leurs pratiques anticoncurrentielles, Cicilline souhaite désormais modifier sa méthode pour réellement modifier le comportement néfaste des géants technologiques. Selon lui, le lobbying actuellement exercé par les GAFA est tel qu’il est quasiment impossible de les sanctionner ; ils génèrent tellement de profits que leur investissement pour dissuader les politiciens est extrêmement poussé et très difficile à contrecarrer.

« Si vous regardez la façon dont ces entreprises technologiques ont constitué leur personnel avec leur lobbying et l’argent qu’elles investissent à Washington, c’est conçu… pour empêcher tout changement de l’écosystème actuel qui leur profite énormément », explique l’élu. Sa nouvelle approche consiste ainsi à introduire de nombreux projets de loi plutôt qu’un seul, afin de largement compliquer la tâche aux lobbyistes. Logiquement, un texte de loi est bien plus simple à combattre que dix.

Un portrait de David Cicilline devant le drapeau américain.

Le député démocrate David Cicilline est chargé des réglementations antitrust. Image : Wikimédia / US House of Representatives

« C’est aussi l’occasion pour les membres du comité qui ont exprimé un réel intérêt ou un réel enthousiasme pour une question particulière, de la prendre en charge et de la défendre », assure-t-il. Une manière efficace afin de trouver davantage de terrains d’entente entre les régulateurs démocrates et républicains.

La Section 230 bientôt réinterprétée ?

Cicilline a également évoqué la Section 230 du Communications Decency Act qui, à l’heure actuelle, garantit une immunité aux plateformes numériques pour le contenu qu’elles hébergent. Elle est toutefois de plus en plus remise en cause outre-Atlantique et beaucoup aimeraient sa réinterprétation. Le démocrate est donc en train de réfléchir à une proposition qui cible les décisions prises par des sociétés comme Facebook pour amplifier le contenu publié par les utilisateurs, autrement dit, les algorithmes mis en place par les réseaux sociaux.

Enfin, Cicilline a affirmé que l’administration Biden serait un allié dans la lutte antitrust à l’encontre des Big Tech, et a rappelé que la pandémie n’avait pas mis un coup d’arrêt dans l’entreprise du gouvernement de mieux les réguler.