Facebook hausse le ton. Sur son blog, le réseau social appartenant à Mark Zuckerberg a annoncé la mise en place de nouvelles mesures majeures « destinées à lutter contre la diffusion de contenus nuisibles, comme les discours haineux et les fausses informations, ainsi qu’à entraver le fonctionnement et la découverte de certains groupes, qu’ils soient publics ou privés ». En d’autres termes, Facebook met en place de nouvelles règles de modération strictes afin de garantir à l’ensemble de ses utilisateurs une expérience plus agréable et bienveillante.

Facebook fait le grand ménage au sein de ses recommandations

Facebook dispose d’un système de recommandation bien huilé. En fonction des centres d’intérêt d’un utilisateur, le réseau social va lui proposer de rejoindre des groupes pouvant lui correspondre et l’intéresser. Seulement voilà… Parmi les centaines de milliers de groupes existants, certains s’adonnent à des comportements discutables, que ce soit en termes de discours haineux, ou en termes de désinformation. Certains mêmes, sont de véritables marchés aux puces pour criminels.

C’est pourquoi, depuis un certain temps déjà, Facebook met un point d’honneur à ne plus recommander à ses utilisateurs des « groupes de faible qualité ou des groupes nuisibles ». En parallèle, il dit faire « attention à ne pas pénaliser les groupes de grande qualité qui abordent des sujets analogues ».

Pourtant, Facebook l’admet lui-même, ces efforts-là sont insuffisants : « les comportements sur nos plateformes évoluent et nous reconnaissons la nécessité de faire plus ». Ainsi, le réseau social de Mark Zuckerberg a décidé de retirer « les groupes civiques et politiques, ainsi que les groupes nouvellement créés » des recommandations. Une mesure d’abord appliquée aux États-Unis, et qui se déploie désormais au niveau mondial. Évidemment, ces mêmes groupes ne disparaîtront pas totalement de la plateforme : leurs membres pourront toujours inviter leurs amis à les rejoindre, et les utilisateurs pourront facilement les trouver en tapant leur nom dans la barre de recherche.

Facebook dit également vouloir apporter davantage de « nuances à la mise en œuvre » de ses règles. Ainsi, lorsqu’un groupe enfreindra les politiques du réseau social, il se verra rétrogradé et apparaîtra plus bas dans la liste des recommandations. De cette façon, « il sera donc moins susceptible d’être découvert par les utilisateurs », promet le réseau social.

Les groupes (et les membres) aux comportements problématiques pourront être bannis

Au-delà de son système de recommandation, Facebook revoit également sa politique de modération au sein même des groupes. Le ton est donné : en cas de préjudice grave, le réseau social n’hésitera plus à supprimer « purement et simplement les groupes et les comptes des utilisateurs concernés sans passer par des étapes intermédiaires ».

Ces étapes intermédiaires, justement, consistent à priver les groupes et les utilisateurs aux comportements suspicieux de certains de leurs privilèges, notamment en réduisant la portée de leurs publications. À mesure que les violations s’accumulent, le réseau social prévoit des sanctions de plus en plus sévères.

Par ailleurs, Facebook met en place un message d’alerte permettant de prévenir les utilisateurs qui sont sur le point de rejoindre un groupe ayant « enfreint les Standards de la communauté à plusieurs reprises ».

Capture d'écran du message d'alerte que pourront voir apparaître les utilisateurs de Facebook avant de rejoindre un groupe au comportement suspect.

Le message d’alerte que pourront voir apparaître les utilisateurs de Facebook avant de rejoindre un groupe ayant enfreint les politiques de la plateforme. Image : Facebook

Enfin, dans le cas où un ou plusieurs membres d’un groupe ont enfreint les règles de la plateforme, Facebook commencera à imposer aux administrateurs et modérateurs d’approuver temporairement les publications avant que celles-ci ne soient publiées. S’ils laissent passer plusieurs contenus problématiques, alors là encore, le réseau social supprimera l’intégralité du groupe en question.

Entre le fiasco de la prise du Capitole et les centaines de morts provoquées par la désinformation liée à la Covid-19, le réseau social de Mark Zuckerberg a eu la preuve tangible que sa politique de modération pouvait avoir des conséquences dramatiques si elle était trop permissive. Manifestement bien décidé à ne plus reproduire les mêmes erreurs, Facebook vient de mettre un tour de vis considérable. À voir si ces mesures seront enfin suffisantes pour faire de la plateforme un endroit plus sûr pour tous.